En visite officielle en Inde les 4 et 5 octobre, Vladimir Poutine doit entériner avec son homologue Narendra Modi d’importants accords militaires et économiques. La signature du contrat de vente de systèmes de missiles russes pour un montant de 5,5 milliards de dollars devrait être le point d’orgue de la rencontre.
Le président russe et le Premier ministre indien se rencontrent régulièrement, mais ce “sommet” est présenté par la presse russe comme particulièrement important. L’Inde, pays membre du groupe de puissances émergentes dit des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), est considérée par Moscou comme un acteur régional, global et souverain très important. Accompagné d’une cohorte de ministres et de chefs d’entreprise, Vladimir Poutine doit signer de gros contrats avec Narendra Modi, notamment dans le domaine militaire.
La vente de systèmes de missiles S-400 pour un montant de 5,5 milliards de dollars qui doit être conclue fera figure pour la Russie de “succès commercial”, mais aussi de “victoire politique”,analyse le quotidien russe en ligne Gazeta.ru. En effet, elle signifiera que “Delhi est prêt à élargir sa coopération militaire avec Moscou en faisant fi des menaces de sanctions américaines”. Et de rappeler la décision de Washington le 20 septembre dernier d’appliquer des sanctions commerciales contre la Chine pour l’achat par Pékin d’armements russes analogues.
De telles mesures sont prévues par la loi américaine CAATSA(Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act. Contrer les ennemis des États-Unis par le biais des sanctions) contre les pays qui commercent avec les structures militaires russes.
“L’histoire montre que dans les situations internationales difficiles, l’Inde et la Russie se tournent toujours l’une vers l’autre et renforcent leur coopération mutuelle. Ce sommet en sera l’illustration”, a déclaré le tout nouvel ambassadeur de l’Inde à Moscou Bala Venkatesh Varma, cité par le quotidienKommersant.
Un “second souffle”
La Russie est aujourd’hui le deuxième fournisseur d’armes de l’Inde derrière les États-Unis, et l’armement représente 35 % des exportations russes vers le sous-continent. Mais, à part le secteur militaire, “de nouvelles tendances et directions s’imposent de plus en plus dans les relations bilatérales russo-indiennes”, poursuit le titre moscovite, qui parle, les concernant, de “second souffle”.
Parmi la dizaine d’accords qui devraient être signés, on peut relever celui qui, conclu entre l’Agence fédérale de l’énergie atomique russe Rosatom et le Département à l’énergie atomique indien, définira la “feuille de route” de la coopération entre les deux pays en matière de nucléaire civil. Le document prévoit la construction de nouveaux réacteurs en Inde, mais aussi dans des pays tiers.
Avec courrierinternational