Le gouvernement d’union nationale libyen a annoncé, dans un communiqué publié le 15 août, la nomination d’un comité intérimaire de cinq membres pour gérer la Libyan Investment Authority (LIA), le fonds souverain du pays dont les avoirs sont estimés à 67 milliards de dollars.
Le gouvernement soutenu par les Nations unies, a précisé que ce comité n’aura pas le droit de céder les actifs de la LIA, indiquant qu’il aura cependant pour principale mission de représenter le fonds dans tous les procès dans lesquels il est impliqué.
Le nouveau comité intérimaire sera dirigé par Ali Mahmoud Hassan Mohamed, un financier âgé de 43 ans qui a notamment siégé au conseil d’administration du Libyan Stock Market (LSM).
La désignation du comité intérimaire intervient quelques jours après la démission d’un des deux présidents du fonds, Hassan Bouhadi, qui avait été nommé par les autorités libyennes issues des élections législatives de juin 2014 et qui s’étaient installées à Tobrouk (Est) après la prise de contrôle de Tripoli par des opposants. M. Bouhadi a rendu le tablier suite à une longue bataille judiciaire avec Abdoulmagid Breich, qui a été nommé président du fonds en juin 2013.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Kadhafi en octobre 2011, et compte deux parlements rivaux. Basé Tobrouk, le premier est reconnu par la communauté internationale alors que le second, non reconnu, est installé à Tripoli. Le nouveau gouvernement d’union nationale a été formé mi-février dernier dans le cadre de l’accord de paix signé en décembre 2015 sous l’égide de l’ONU par des députés des deux Parlements rivaux, et ce malgré l’opposition des chefs de ces assemblées.
Le LIA a engagé des poursuites judiciaires contre les banques Goldman Sachs et Société générale en vue de récupérer plusieurs milliards de dollars perdus dans des transactions «opaques» réalisées durant le règne du colonel Kadhafi.
Créé en 2007, LIA a pour mission de faire fructifier les revenus du pétrole qui avaient été jusque là confiés à la Banque centrale libyenne et étaient très faiblement rémunérés.
Très mal noté en matière de transparence-gouvernance (6 sur 100), le fonds a réalisé plusieurs investissements sur le continent africain. Il dispose notamment d’actifs dans les télécommunications en Côte d’Ivoire, au Niger et en Guinée, ainsi que dans les secteurs de l’hôtellerie (Ouganda), du textile ou du commerce de détail (Kenya, Ouganda).
avec agenececofin