Selon Reuters, les autorités de l’Est libyen viennent de retirer au négociant d’or noir, Glencore, ses droits d’exportations du pétrole sur le port pétrolier de Marsa al-Hariga. Ceci, deux jours après avoir menacé de mettre fin aux activités du géant suisse qui compte parmi ses plus importants actionnaires la firme qatarie de Private Equity, Qatar Holding LLC.
Les responsables de l’Est veulent ainsi répondre à la stratégie d’isolement du Qatar accusé de soutenir le terrorisme. Ils ont d’ailleurs publié, la semaine dernière, une série de déclarations visant des personnes et des entités ayant des liens avec l’Etat du Golfe ainsi que les Frères Musulmans.
Techniquement, cette décision devrait mettre fin à une production de plus de 250 000 barils par jour, puisque Glencore détient des droits exclusifs de commercialisation de l’huile qui arrive des champs orientaux pour le port de Marsa al-Hariga.
Mais pour les responsables de l’Ouest, cette réaction de l’Est n’est qu’un prétexte. Ils accusent Tobrouk de vouloir profiter de cette situation pour exporter illégalement du pétrole, ce qui tarirait les caisses publiques. En effet, c’est la NOC (sous contrôle de l’Ouest) qui a été reconnue par les Nations Unies pour exporter le pétrole libyen. Pour rappel, avant cette décision du conseil de sécurité et juste après les affrontements qui ont conduit à la chute du régime Kadhafi, l’Est avait tenté à plusieurs reprises d’exporter du pétrole.
Les factions de l’Est ont réitéré le fait qu’ils rejettent un gouvernement soutenu par les Nations Unies et ont reçu le soutien de l’Egypte et des Emirats Arabes Unis, deux pays parmi les tout premiers à avoir coupé les liens diplomatiques avec le Qatar, en vertu de leur ligne anti-islamiste.
Cette situation augure d’un avenir sombre pour les perspectives de relance de l’offre libyenne qui a dépassé, il y a quelques jours, la barre des 800 00 barils par jour. Cela inquiète d’ailleurs le marché qui est de plus en plus inondé par l’offre en provenance de l’OPEP, notamment du Nigéria et de la Libye. En mai, ces deux pays ont porté le rebond de l’offre OPEP de plus de 336 000 barils par jour.
Une suspension des activités du port de Marsa al-Hariga pourrait conduire à un recul de l’offre libyenne et par ricochet à une légère remontée des cours.
Avec agenceecofin