Les Libériens sont appelés à voter ce mardi pour les élections présidentielle et parlementaire. À l’issue de ce vote, une page se tournera, celle de la première présidente d’Afrique.
Près de 2,2 millions d’électeurs sont attendus aux urnes ce mardi 10 octobre au Liberia. Un nouveau président sera élu parmi vingt candidats ainsi que les membres de la Chambre des représentants. Un électorat jeune (dont l’âge moyen est de 35 ans et dont les 21% sont âgés de 18 ans à 22 ans) aura le privilège de choisir le successeur d’Ellen Johnson Sirleaf.
Prix Nobel de la paix en 2011, elle a accédé au pouvoir en 2006 après sa victoire inattendue aux élections en 2005. Elle est alors devenue la première femme à diriger un pays africain. Largement réélue en 2011, elle a exercé un deuxième mandat à la tête du Liberia. Ses détracteurs lui reprochent de ne pas avoir amélioré la condition de vie des habitants et de s’être concentrée sur son image.
La pauvreté et la paix au centre des débats
Ainsi, la tâche s’annonce difficile pour le prochain locataire de la présidence libérienne. Les promesses de campagnes se sont beaucoup centrées sur la lutte contre la pauvreté et la corruption. En outre, la stabilité du pays a été largement évoquée par les candidats.
Le Liberia a connu une guerre civile qui a duré 14 ans (1989-2003) et a fait 250.000 morts. De plus, 50% de la population vit sous le seuil de pauvreté dans une économie dépendante de l’aide internationale malgré ses richesses (fer, caoutchouc, huile de palme…).
Autant les profils sont divers chez les candidats, autant les axes principaux des candidats diffèrent. Alexander Cummings, millionaire et ancien dirigeant à Coca-Cola a insisté sur la formation professionnelle. Joseph Boakai, ancien vice président donne la priorité aux réseaux de transport tandis que, Benoni Urey ex gouverneur de la banque centrale, pense que le changement passe par l’agriculture. Quant à George Weah, ancienne gloire du football, l’emploi et l’éducation sont au centre de son projet.
Comme symbole dans ce pays africain ayant élu une femme à la présidence, on retrouve MacDella Cooper, la seule femme parmi les candidats. Elle a 40 ans, est ancien modèle et ex compagne de George Weah. Elle est à la tête d’une fondation d’aide aux orphelins.
Deux principaux candidats se démarquent
Deux candidats sortent du lot, il s’agit de George Weah et de Joseph Boakai. Le premier est une ancienne star du ballon rond et demeure jusqu’à l’heure actuelle le seul africain à avoir remporté le Ballon d’Or, plus haute distinction individuelle décernée dans ledit sport. Âgé de 51 ans, il jouit d’une grande popularité. C’est la troisième fois qu’il se présente à la présidentielle. De plus, il fait campagne avec Jewel Howard Taylor, ex-femme du président libérien Charles Taylor chassé du pouvoir en 2003.
L’autre poids lourd est Joseph Boakai. Âgé de 72 ans, il est vice président du Liberia depuis 2006, année de l’accession au pouvoir d’Ellen Johnson Sirleaf. Toutefois cette dernière ne l’a pas soutenu publiquement. Des rumeurs affirment que le courant ne passerait plus entre les deux protagonistes. En sus, les supporters de Boakai font campagne avec le slogan : « Notre maman (Sirleaf, NDLR) a tout bâclé, notre papa va remettre de l’ordre ».
Avec africapostnews