Une mesure qui décoiffe. Désormais, le ministère libérien des Finances et de la Planification du développement n’acceptera plus les cheveux teints et les mèches de couleur dans ses locaux. Au grand dam des amoureux de ces tendances.
Selon le ministère, cette loi a été promulguée en 2014, en début du second et dernier mandat de la présidente Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue démocratiquement chef d’Etat en Afrique. Elle sera désormais appliquée dans toute sa rigueur, a informé le ministre Samuel D. Tweah lors d’une réunion avec les employés de son administration, le 9 octobre.
Ainsi, toute employée arborant des mèches de couleur ou de la teinture sur ses cheveux sera interdit d’accès dans les locaux de l’administration financière et pourrait subir des ponctions salariales. Entrée en application le 1er octobre, la loi fait l’objet de vives critiques qui la qualifient de “discriminatoire”. “Comment la couleur des cheveux d’une femme affecte-t-elle sa contribution à la réalisation de l’objectif général du ministère des Finances ?”, s’est interrogée une femme auprès de la BBC.
“Les lois et les politiques élaborées dans notre pays sont vraiment influencées par notre système patriarcal qui tente de contrôler le corps d’une femme, son apparence, sa décision, c’est cela le problème principal”, a-t-elle ajouté, s‘étonnant que cette mesure ne concerne que les femmes.
En effet, pour beaucoup, les femmes dans l’administration publique, notamment au ministère des Finances ont d’autres problèmes qui devraient intéresser leur hiérarchie. À l’encontre de ces arguments, cependant, certains opposent le manque de sérieux qu’impliquent des coiffures rendues parfois extravagantes par la coloration. “Les cheveux roses, on les trouve dans un night-club, pas dans un environnement de travail”, a déclaré un intervenant auprès de la BBC.
Avec africanews