Une journée de deuil national était observée, vendredi 13 novembre au Liban, après le double attentat à la bombe dans un quartier du sud de Beyrouth, qui a fait au moins 43 morts et 239 blessés, selon un dernier bilan officiel.
Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux attaques, revendiquées par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), ont été commis simultanément. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière depuis la fin de la guerre civile en 1990.
Selon la police, deux hommes à pied ont fait détoner leurs ceintures explosives dans une rue très fréquentée du quartier de Bourj El-Barajneh, fief du Hezbollah. La chaîne Al-Manar du mouvement chiite libanais affirme que les deux explosions ont été entendues à sept minutes d’intervalle. Un troisième kamikaze, qui n’a pas pu faire exploser sa ceinture, a été tué par une des deux explosions, a annoncé le ministre de l’intérieur, Nouhad Machnouk.
Première attaque contre le fief du Hezbollah depuis 2014
Cet attentat intervient deux jours après que l’armée syrienne, soutenue par le Hezbollah et des combattants iraniens, a remporté sa première victoire significative contre l’Etat islamique en reprenant l’aéroport de Kweires, à l’est d’Alep. Le chef de la milice libanaise, Hassan Nasrallah, a d’ailleurs souligné mercredi, l’importance stratégique de la reprise de cet aéroport assiégé depuis deux ans par l’organisation EI.
Il s’agit de la première attaque contre le fief du Hezbollah au Liban depuis juin 2014. Un agent de sécurité avait alors été tué en empêchant un attentat à la voiture piégée. Auparavant, une dizaine d’autres attaques avaient endeuillé des bastions du Hezbollah à travers le Liban entre juillet 2013 et février 2014, la plupart revendiquées par des groupes extrémistes sunnites.
Ceux-ci avaient présenté leurs attaques comme une « vengeance » en réponse à la décision du Hezbollah d’envoyer des milliers de ses hommes combattre en Syrie au côté du régime de Bachar Al-Assad contre les rebelles et les djihadistes, en grande majorité des sunnites. Il y a moins d’un mois, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a de nouveau défendu son implication auprès du régime Assad, son allié, en parlant d’« une bataille essentielle et décisive ».
Le premier ministre libanais, Tammam Salam, a condamné des attentats « injustifiables »et a lancé un appel à l’union de tous les Libanais contre ceux qui cherchent à diviser le pays. François Hollande a exprimé jeudi soir « son indignation et son effroi ».
« LES FRANÇAIS PARTAGENT LE DEUIL NATIONAL DES LIBANAIS. LA FRANCE EST PLUS QUE JAMAIS ENGAGÉE POUR LA PAIX, L’UNITÉ ET LA STABILITÉ DU LIBAN ».
Source : Le Monde