Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la Chine, de la France, de l’Iran, du Royaume-Uni et de la Russie se sont rencontrés vendredi à Vienne pour discuter des moyens de sauver l’accord sur le programme nucléaire iranien suite au retrait des États-Unis.
Les signataires du PGAC ont réaffirmé leur engagement à la mise en œuvre complète et effective de l’accord nucléaire.
Après avoir participé à la réunion, le ministre iranien des Affaires étrangères s’est adressé aux journalistes et a qualifié la réunion de sérieuse et de constructive.
« Au cours des deux derniers mois, après le retrait illégal des États-Unis du PGAC, de nombreux efforts ont été déployés par les autres signataires pour que l’Iran puisse bénéficier des retombées économiques. La réunion d’aujourd’hui était dans la continuité des réunions précédentes », a déclaré Mohammad Javad Zarif.
« L’Iran se réserve le droit de riposter dans le cadre du PGAC à la violation et au retrait américain, mais à la demande des autres signataires de l’accord, l’Iran a reporté toute mesure jusqu’à ce que l’on s’assure que les intérêts du peuple iranien seront garantis », a-t-il ajouté.
« Aujourd’hui, nous avons insisté sur le fait que le peuple iranien doit bénéficier des avantages du PGAC. Cela a été souligné par tous les signataires. Ils ont réaffirmé leurs engagements dans différents domaines, y compris la vente de pétrole iranien, la facilitation des transactions bancaires, le transport, le commerce et l’investissement, domaines qui ont été tous mentionnés dans le communiqué de Federica Mogherini, haute représentante de l’Europe pour la politique étrangère », a précisé M. Zarif.
En référence au communiqué émis par Mme Mogherini, le chef de la diplomatie iranienne a dit que celui-ci était accompagné de mesures concrètes. « Nous avons reçu il y a deux jours une offre de l’UE que le président Rohani a jugé insuffisante. Aujourd’hui, les parties européennes ont détaillé leur offre. Ils ont expliqué certaines mesures dans les secteurs bancaire et pétrolier. Maintenant, nous devons entrer dans la phase de mise en œuvre. Il existe également un calendrier qui coïncide avec celui des sanctions américaines. Les mesures de l’UE doivent être appliquées avant les sanctions des États-Unis. Par exemple, la loi de blocage doit être opérationnelle avant l’imposition des sanctions américaines », a indiqué le haut diplomate iranien.
Le ministre iranien a dit que l’Iran avait toujours respecté ses engagements. Il a cependant ajouté : « Nous pouvons dans le cadre du PGAC prendre certaines mesures pour garantir les intérêts du pays en réponse à la violation de l’accord par les États-Unis. »
« L’Europe est prête à soutenir les entreprises et à faciliter les échanges bancaires, et c’est un message important pour la communauté économique de travailler dans la confiance à l’avenir. La communauté internationale ne suit pas les États-Unis dans sa campagne de pressions contre l’Iran », a noté Zarif.
« L’offre de l’UE est applicable, mais elle n’est pas suffisante. Aujourd’hui, certains des points qui n’ont pas été vus ont été abordés dans le communiqué », a-t-il conclu.
Téhéran ne cache pas son impatience. « Le temps des négociations arrive à son terme », avait prévenu début juin le président du Parlement iranien, Ali Larijani.
Dans sa liste de conditions présentées fin mai, le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Ali Khamenei, a notamment demandé des garanties sur les ventes iraniennes de pétrole et sur les transactions commerciales.
L’Europe se retrouve ainsi sous une double pression, celle de Téhéran, qui veut absolument une garantie économique dans le cadre du PGAC, et celle de Washington, qui pourrait s’en prendre aux entreprises européennes et les priver d’accès au marché américain.
Avec presstv