Les Etats éthiopien, soudanais et égyptien projettent de créer un fonds d’infrastructure tripartite avec pour vision de renforcer l’intégration économique et les relations entre leurs peuples. Des ministres des départements impliqués des trois côtés se sont réunis jeudi dernier à Khartoum au Soudan pour se pencher sur le projet en question.
Peut-être est-ce le moyen que les trois pays tantôt amis tantôt rivaux, ont trouvé pour se rapprocher. L’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte ont décidé de mettre sur pied un fonds d’infrastructure tripartite visant au renforcement de l’intégration économique et des relations entre les peuples de ces trois pays. L’information a été donnée par le ministère éthiopien des affaires étrangères au sortir d’une séance de travail qui a rassemblé les acteurs impliqués dans le projet le jeudi dernier dans la capitale soudanaise, Khartoum. Il s’agit des ministres des ressources en eau, des ministres des affaires étrangères et les chefs du renseignement des trois pays se sont réunis à Khartoum suite à un accord passé entre le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, le président soudanais Omar el-Béchir et l’ex-Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. Au cours de cette rencontre, les décideurs des trois pays ont confirmé leur engagement pour cette idée émise en janvier dernier lors d’une réunion entre les chefs d’Etat et de gouvernements en marge du sommet de l’Union africaine (UA).
Ce n’est pas la première initiative financière commune aux trois pays. La presse égyptienne rapporte qu’en février 2016, ces pays voisins du Nil au sud, s’étaient mis d’accord pour créer un fonds commun dédié au financement de la mise en œuvre de projets de développement dans leurs pays. Pour ce faire, un accord a été conclu lors d’un sommet entre les dirigeants des trois pays, en marge du Forum mondial des entreprises pour l’Afrique tenu à Charm el-Cheikh, la station balnéaire égyptienne. A cette occasion, le Raïs égyptien avec ses pairs, a évoqué des moyens de développer des relations plus étroites pouvant harmoniser leurs efforts de développement et répondre aux aspirations générales de leurs peuples respectifs.
Des accords sur le contentieux du Gerd
En dehors de l’attente sur le fonds d’infrastructure tripartite, dans la capitale soudanaise, les dirigeants éthiopiens, soudanais et égyptiens ont pu échanger sur la question qui les divise depuis quelques années déjà, notamment celle portant sur le projet Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD). Sans entrer dans les détails, le bureau du chef de la diplomatie éthiopienne a indiqué qu’ils sont parvenus lors de la séance de travail, à un consensus sur certaines des questions concernant le méga-barrage.
Rappelons que les trois pays ont en partage le plus long fleuve d’Afrique. Si le Nil trouve sa source en Éthiopie, son cours traverse le Soudan et l’Egypte. L’Ethiopie veut installer son méga-barrage d’un financement de 4,7 milliards de dollars sur le fleuve pour régler ses soucis énergétiques et en passant, résoudre aussi ceux de ses voisins d’Afrique de l’est. Mais le Soudan et surtout l’Egypte craignent d’être affectés par ce projet indiquant que le barrage conduira à une pénurie de leur part d’eau. Alors qu’à ce jour les travaux de construction sont très avancés (64%), les relations diplomatiques entre ces trois pays se sont détériorées. La réunion rassemblant les ministres des ressources en eau, les ministres des affaires étrangères et les chefs du renseignement des trois pays devrait avant tout, permettre de favoriser la collaboration et à résoudre les divergences autour de la construction du barrage éthiopien.
Avec la tribune