L’Erythrée et l’Ethiopie écrivent encore une nouvelle page d’histoire. Depuis juillet, les deux pays pourtant en état de guerre il y a encore quelques mois, signent un spectaculaire rapprochement. Leurs ambassades ont rouvert, une liaison aérienne a été rétablie, la coopération reprend. Mardi, les deux voisins ont franchi une nouvelle étape : après 20 ans de fermeture, ils ont rouvert leur frontière.
Souhaitant une fois encore montrer leur unité, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le président érythréen Isaias Afeworki ont dirigé, ensemble, les cérémonies officielles. Ils ont rouvert deux postes-frontière : celui reliant Debay Sima et Bure et celui, plus au Nord, entre Serha et Zalambessa.
Habillés en tenue militaire, ils ont marché le long des routes reliant leurs pays dans une ambiance de fête. Les voies étaient bordées de drapeaux nationaux, tandis que soldats et habitants des deux territoires célébraient la réconciliation.
Un moment d’autant plus fort que mardi, c’était aussi le Nouvel An orthodoxe pour les Ethiopiens et les Erythréens. Pour l’occasion, des familles séparées depuis plus de 20 ans par la guerre ont célébré leurs retrouvailles. Des mères, frères, oncles, amis, sont tombés en larmes dans les bras les uns des autres. Des soldats des deux camps, officiellement en guerre il y a encore quelques mois, ont également fraternisé.
« La tragédie de notre histoire récente touche à sa fin », a déclaré Fitsum Arega, directeur de cabinet du Premier ministre éthiopien.
Les deux sites n’ont pas été choisis par hasard. La ville éthiopienne de Zalambessa avait été occupée par l’Erythrée et quasiment détruite pendant la guerre. Quant à la région de Bure, plus au Sud, sa route stratégique relie Addis-Abeba au port érythréen d’Assab, offrant ainsi un débouché vers la mer à l’Ethiopie.
Avec RFI