Les œufs vendus en hypers et supermarchés sont à 51,8% issus d’élevages alternatifs en 2018, contre 49,1% l’année précédente. Les ventes d’œufs standards ont reculé de 3,4%, selon l’interprofession.
Moins de la moitié des œufs vendus dans les grandes surfaces en 2018 étaient issus d’élevages en cage, une première selon l’interprofession de l’œuf.
“Pour la première fois, les œufs issus d’élevages alternatifs représentent plus de la moitié des œufs vendus en hypers et supermarchés, avec 51,8% de part de marché en volume, contre 49,1% en 2017”, a annoncé lundi le CNPO (interprofession des œufs).
“Les œufs issus des poules élevées au sol progressent à +15,8% en volume, les œufs bio à +12,4% et les œufs de plein air à +6,3%. Quant aux œufs standard, ils enregistrent un recul de -3,4% en volume sur 1 an”, détaille le CNPO.
L’affaire du fipronil
Le secteur des œufs avait été chamboulé à l’été 2017 par une fraude liée à l’utilisation par des producteurs en Belgique et au Pays-Bas d’un anti-parasite interdit dans la chaîne alimentaire, le fipronil. Aucune trace de fipronil n’avait toutefois été retrouvée dans les élevages français.
La filière œufs avait, à la suite de cette crise, lancé un label “œufs de France” garant de l’origine des produits, lui permettant d’entrer dans la famille des “produits agricoles de France”. L’adoption de ce logo s’inscrivait dans la poursuite de la “mutation” de la filière, soumise à de multiples pressions, venant des associations de défense des animaux, de la grande distribution et des consommateurs.
15 milliards d’œufs chaque année
La filière, qui produit 15 milliards d’œufs chaque année en France, s’est engagée à ce qu’une poule sur deux soit élevée autrement que dans des cages d’ici à 2022. Compte tenu de la dynamique en vigueur, l’interprofession estime que cet objectif devrait même être atteint avant l’échéance.
“Sur la dernière année, on a fait +13% de poules pondeuses en système alternatif à la cage et il semblerait que la dynamique soit toujours aussi forte sur le terrain”, a déclaré à l’AFP Maxime Chaumet, secrétaire général du CNPO.
Si aujourd’hui, près de 100% des œufs coquilles commercialisés en distribution sont issus d’élevages français, Maxime Chaumet reconnaît que la faculté à fournir la demande grandissante dans les prochaines années demeure une inconnue.
“On n’a pas de vision du marché à moyenne échéance. Les distributeurs, globalement, ont annoncé qu’ils allaient arrêter de vendre des œufs issus de poules élevées en cage, mais on ne sait pas vraiment par quoi ils vont remplacer ces œufs et par ailleurs on ne sait pas comment la dynamique va se maintenir sur la transformation des élevages”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Avec AFP