L’Ethiopie sera dirigée par une femme pour la toute première fois. L’Afrique a eu en tout et pour tout une dizaine de femmes chefs d’Etat. Dans des pays comme le Burundi, le Gabon, la Guinée Bissau, le Liberia et l’île Maurice, certaines n’étaient que des présidentes par intérim. Voici dans cet article, cinq femmes qui ont présidé aux destinées de leurs nations sur le continent.
La toute nouvelle présidente de la République démocratique fédérale d’Éthiopie est la première femme élue à ce poste dans le pays. Diplomate, Sahle-Work Zewde a représenté son pays dans une dizaine de pays d’Afrique et en Europe. Cette mère de deux enfants a aussi représenté le SG de l’ONU à l’Union Africaine, avant d’être élue à l’unanimité des voix lors de l’élection présidentielle du 25 octobre 2018, à la suite de la démission de Mulatu Teshome. Au moment de son élection, Sahle-Work Zewde est la seule femme chef d’État sur le continent africain.
Ellen Johnson Sirleaf a été présidente du Liberia de 2006 à début 2018. Économiste, elle est la première femme élue au suffrage universel à la tête d’un État africain. À 17 ans, elle se marie avec James Sirleaf, âgé et alcoolique. Il la menace ainsi que ses enfants et la gifle au ministère des Finances où elle travaille. Le couple divorce finalement après six ans de mariage, après qu’il a pointé un pistolet sur elle en présence de son fils. Elle est secrétaire d’État aux Finances puis ministre des Finances entre 1972 et 1980, puis s’exile aux États-Unis et y poursuit sa carrière dans le domaine financier à la Banque mondiale et à la Citibank. Candidate à la présidence de la République du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf est élue au second tour face à George Weah en 2006.
Joyce Banda est à la fois la première femme Vice-présidente puis présidente du Malawi. Elle a fondé de l’Association nationale des femmes d’affaires du Malawi et est lauréate avec le président du Mozambique, Joaquim Chissano, du prix Leadership Afrique 1997. Joyce Banda, vice-présidente du Malawi de 2009 à 2012, devient présidente après la mort de Bingu wa Mutharika. Elle essaiera de faire annuler la présidentielle de 2014 décriant des irrégularités mais accepte sa défaite face à Peter Mutharika (frère de l’ancien président décédé).
Ameenah Gurib-Fakim a été présidente de l’île Maurice de 2015 à 2018. Chimiste de formation, elle a été doyenne de la faculté des sciences et a travaillé comme consultante pour des institutions internationales comme la Banque mondiale. Malheureusement prise dans une affaire d’utilisation à des fins personnelles d’une carte bancaire remise par Planet Earth Institute, Ameenah Gurib-Fakim a dû démissionner avant la fin de son premier mandat. Elle a aussi été Prix L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science en 2007.