Un audit souligne que le processus d’ingénierie du géant des télécoms comporte des problèmes techniques qui pourraient être exploités par des hackers ou le gouvernement chinois.
L’info
Un nouveau rapport britannique, approuvé par la plus haute agence de cybersécurité du pays, pointe des défauts dans l’ingénierie logicielle et de sécurité de l’équipementier télécom Huawei. Pas de backdoors intentionnelles mais des mauvaises pratiques et des failles qui pourraient être exploitées par le gouvernement chinois ou des hackers. Par ailleurs, Huawei contrôlerait mal ses fournisseurs de composants. Sans appeler à un bannissement officiel, le texte conclut à des risques majeurs de sécurité nationale.
Ce que cela implique
Ce rapport est le premier à avancer de vrais arguments techniques mettant en cause la sécurité des équipements de Huawei. Il est signé par un comité d’évaluation supervisé par le gouvernement britannique, le Huawei Cyber Security Evaluation Center (HCSEC), créé y a quelques années avec la coopération du géant des télécoms chinois.
Le contexte
Les Etats-Unis et la Chine se livrent une guerre diplomatico-économique sans merci. Les Américains sont partis en guerre contre Huawei, l’attaquant en justice et l’empêchant notamment de commercialiser ses équipements et ses smartphones sur leur territoire. Ils font pression actuellement sur les Européens pour qu’ils rejoignent leur boycott. Mais la Commission européenne a rendu ses propres recommandations sur la sécurité de la 5G la semaine dernière sans appeler à bannir Huawei. La France prépare, de son côté, une loi sur le sujet, après le rejet au mois de février d’un amendement imposant des autorisations préalables aux opérateurs.