Quels sont les défis de la mobilité verte au Maroc ? C’est à cette question complexe qu’a tenté de répondre la première édition du Green Mobility Forum, qui s’est tenue à Marrakech, au Maroc, fin septembre. Organisé conjointement par l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), FAAR Industry, l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), et la Moroccan Foundation for advanced science, innovation & research (MAScIR), l’événement a rassemblé plus de 300 professionnels du secteur, marocains et étrangers. Fort de ce succès, le Green Mobility Forum veut s’imposer, à l’avenir, comme le lieu de rencontre de tous les acteurs de la mobilité durable au Maroc.
Et pourquoi pas, bientôt, avoir un rayonnement sur l’ensemble du continent africain, qui pourrait bénéficier des solutions pensées et développées dans le cadre de ces réunions. Car en Afrique plus encore que sur n’importe quel autre continent, l’impact du secteur du transport sur la consommation en énergie est considérable. Ainsi, au Maroc, la mobilité représente 40% de la facture énergétique totale. De nouvelles solutions, plus efficaces, plus durables, mais également moins polluantes, sont donc à même d’avoir un impact réel. L’Etat marocain s’est d’ailleurs engagé à tendre à l’exemplarité en la matière, la santé des citoyens faisant partie de ses priorités.
Leviers fiscal et industriel
Une première solution, déjà mise en œuvre sous l’impulsion de l’AMEE, consiste à mettre en place une fiscalité allégée sur les nouvelles technologies hybrides et électriques. Celles-ci ne sont, par exemple, plus soumises aux droits de douanes. En améliorant leur compétitivité, l’objectif est de favoriser l’émergence de solutions alternatives. Une seconde idée n’est, elle, pas d’ordre fiscal, mais industriel. Le Maroc compte bien profiter à plein de la baisse importante du prix des batteries ces dernières années, pour augmenter son parc de véhicules électriques, devenus plus relativement accessibles en comparaison avec ceux équipés de moteurs thermiques classiques. Dans ce domaine, le royaume chérifien a déjà une longueur d’avance.
Rappelons qu’un protocole d’accord a été signé avec le constructeur automobile chinois BYD. Il prévoit la construction d’au moins une usine de voitures électriques dans la future Cité Mohammed VI Tanger Tech, près du célèbre port du nord du pays ; trois autres étant en option. Néanmoins, tout reste encore à faire, y compris et surtout en terme d’infrastructures. Plus de véhicules électriques sur les routes marocaines nécessiteront, en effet, une adaptation du réseau de distribution. Un chantier important, auquel il faut penser dès maintenant pour obtenir des résultats demain. Enfin, une troisième piste se veut plus prospective, avec l’étude de quelques nouvelles solutions et de nouvelles technologies, généralement en phase de développement, et qui pourraient être envisagées pour une application au Maroc.
Avec la tribune afrique