La France a dépassé la Grande Bretagne en termes d’attractivité pour les décideurs qui apprécient son « économie innovante ». Quatre décideurs sur cinq considèrent aussi qu’il est de plus en plus « facile de faire des affaires en France ».
La France a vu son attractivité s’accroître pour les décideurs économiques depuis 2016, a affirmé mercredi Business France, l’agence chargée de l’accueil des investissements étrangers. « Depuis deux ans on assiste à une remontée assez forte de la France qui en perception est aujourd’hui en deuxième place » du trio de tête européen qu’elle forme avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, a déclaré Christophe Lecourtier, directeur général de Business France.
En 2017, les investissements étrangers en France se sont inscrits en hausse de 16%, et selon Christophe Lecourtier « la dynamique de 2017 se poursuit en 2018 ». Il veut pour preuve un sondage Kantar commandé par son agence et selon lequel le pays était vu comme une destination attractive en 2018 pour 88% des décideurs économiques étrangers, contre 74% qui partageaient cet avis en 2016.
La France a doublé la Grande-Bretagne
Quatre décideurs sur cinq considèrent qu’il est « facile de faire des affaires en France », contre 68% il y a deux ans, d’après cette enquête réalisée auprès de 602 leaders d’opinion économiques en Allemagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Inde, en Chine et aux Emirats arabes unis, auxquels s’ajoutent 177 cadres dirigeants d’entreprises étrangères installés en France.
Ils sont aussi 84%, contre 75% en 2016, à trouver que « la France est une économie innovante ». Si la France a doublé la Grande-Bretagne en 2017, l’écart entre les deux pays s’est resserré cette année avec 35% des sondés qui disent penser en premier à la France en tant que pays européen où investir, contre 34% pour le Royaume-Uni.
L’Allemagne reste en tête sur ce critère mais ne recueille plus que 41% des suffrages en 2018, contre 46% en 2016. « L’Allemagne globalement a perdu des couleurs et la France remonte du fait d’une part de l’effet Macron, qui projette une image pro-entreprise et pro-européenne » et d’autre part de la baisse du coût du travail dans l’Hexagone avec le CICE, explique Christophe Lecourtier.
30% de la production est exportée
Le directeur de Business France relève également comme une bonne nouvelle que « la part des investissements étrangers qui vont vers l’industrie est en hausse en France ». « Le premier pays qui investit dans l’industrie en France c’est l’Allemagne, qui est confrontée à une saturation de ses ressources humaines, et à des problèmes de disponibilité du foncier, en particulier dans la zone rhénane », tandis que l’Europe de l’Est qui constituait « le vase d’expansion naturel de l’industrie allemande depuis les années 90 » arrive à saturation avec des taux de chômage de 3 ou 4% et un manque de main d’oeuvre.
Les entreprises étrangères en France utilisent à plein le marché unique: 30% de leur production est exportée, en grande partie vers d’autres pays européens. Mais certaines, notamment allemandes et chinoises, se servent aussi des liens de la France avec l’Afrique pour exporter depuis leurs sites français vers ce continent, constate encore Business France, qui accompagne un peu plus de la moitié des projets d’investissements étrangers dans l’Hexagone.
Avec AFP