Depuis le 28 septembre 2018, et ce jusqu’au 13 octobre 2018, jour des élections locales, la plupart des services administratifs ivoiriens ne fonctionneront plus normalement en raison de la campagne pour les élections locales.
Tous les ministres ivoiriens ont déserté leurs bureaux depuis le lancement, le 28 septembre 2018, de la campagne pour les élections municipales et régionales du 13 octobre 2018. Cela parait évident pour ceux des membres du gouvernement qui briguent un poste à ces scrutins qui seront apprêment disputés dans un contexte de rivalité pros-RHDP (Rassemblement des Houphouetistes pour la paix) soutenus par le président Alassane Ouattara et anti-RHDP porté par le patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié. Les ministres Aka Aouélé (Santé), candidat à sa propre succession au Conseil régional du Sud-Comoé (Sud-Est), Pascal Kouakou Abinan (Emploi et Protection sociale) qui compte se succéder à lui-même à la tête de la région de l’Indénié-Djuablin (Est), Kobenan Kouassi Adjoumani (Ressouces animales et Halieutiques), qui tente de garder la main dans la région du Gontougo (Nord-Est), Albert Mabri Toikeusse (Enseignement supérieur), qui entend rempiler dans la région du Tonkpi (Ouest), sont sur le terrain depuis dix jours pour tenter de renouveler le bail avec les électeurs au risque de perdre leur fauteuil au conseil des ministres.
Il en est de même pour les ministres-candidats aux municipales. Amédé Koffi Kouakou (Equipemente et Entretien routier) candidat à Divo (Centre-ouest), Paul Danho (Sport) qui se bat pour conserver son siège à Attecoubé (commune d’Abidjan), Mariatou Koné (Solidarité, cohésion sociale, lutte contre la pauvreté) désignée contre son gré à Boundiali (Nord), Réné Amichia (ministre de la Ville) candidat à Treichville (commune d’Abidjan), Hamed Bakayoko (Défense) placé en orbite sur Abobo, une commune d’Abidjan, sont abonnés absents à leurs bureaux logés pour la plupart à la Cité administrative au Plateau, le cœur de la capitale ivoirienne. Même les ministres qui ne sont candidats à aucun poste, par solidarité gouvernementale, ont chaussé les crampons pour assurer une victoire éclatante au RHDP. Quant au Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly et le Vice-président, Daniel Kablan Duncan, ils font la ronde pour booster la campagne de certains ministres en difficulté sur le terrain. Le président Ouattara, pourtant si friand des conseils des ministres, a dû enjamber deux mercredis successifs sans réunir les membres du gouvernement.
En tout cas, l’administration tourne au ralenti car c’est tout le cabinet qui se déplace pour soutenir le patron, laissant ainsi les dossiers en souffrance au grand dam des usagers. Qui plus est, les ministres en campagne, tirent dans leur sillage de nombreux directeurs généraux qui briguent des sièges pour ces élections locales. L’absentéisme notoire de ces fonctionnaires ou agents de l’Etat se ressent même au niveau des classes à cause de nombreux professeurs en compétition électorale. De nombreux ivoiriens s’en remettent à Dieu pour que ces élections prennent fin afin que l’administration reprenne son cours normal.
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