Après avoir émis avec succès un eurobond de 4 milliards $ en janvier dernier, l’Egypte pourrait lancer de nouveaux emprunts obligataires libellés en devises étrangères, d’un montant compris entre 2 et 4 milliards $, en janvier 2018, a annoncé le ministre des Finances, Amr El Garhy (photo).
Cette nouvelle sortie sur le marché primaire international devrait servir à répondre à un besoin de financement chronique évalué à plus de 10 milliards $, uniquement pour l’exercice en cours (qui a commencé le 1er juillet et se terminera fin juin 2018).
L’Egypte attend des entrées de fonds, notamment le deuxième versement de 4 milliards $ du Fonds Monétaire International (FMI), au titre d’une facilité de 12 milliards $ accordée au pays. Elle espère également recevoir la dernière tranche de 1 milliard de dollars d’un prêt triennal de la Banque mondiale et 500 millions $ de la Banque africaine de développement (BAD).
Cependant, le déficit budgétaire subsisterait toujours.
Selon Bloomberg, Le Caire s’active déjà pour l’eurobond et, d’ici trois mois, les arrangeurs du deal seraient connus. Toutefois, comme le rappelle l’agence d’information financière américaine, le calendrier ainsi que le montant exact à mobiliser pourraient dépendre des conditions du marché.
L’exécutif égyptien est confronté à un arbitrage difficile. Entre les taux élevés sur le marché domestique, dus au niveau de l’inflation, et le risque d’exposition aux volatilités du taux de change du marché extérieur, le gouvernement est presque contraint de se rabattre sur ce dernier qui présente tout de même un certain risque.
En janvier dernier, l’Egypte avait donné le ton avec un succès retentissant de son eurobond, le premier d’un pays africain en 2017, fortement souscrit. S’en sont suivis d’autres comme celui de la Côte d’Ivoire, du Kenya et récemment du Gabon, qui ont également connu un franc succès. L’Angola veut aussi profiter de ce vent favorable, projetant de s’offrir 2 milliards $ sur un marché qui montre son engouement pour les titres souverains africains. L’Afrique attire. Investisseurs en portefeuille et investisseurs directs étrangers s’arrogent titres et divers projets, un peu partout sur le continent, dans le but de diversifier leur portefeuille d’investissement. Cette dynamique devrait continuer en 2018 et pourrait faire encore un long chemin.
Le pays nord-africain a levé 7 milliards $ d’eurobonds au cours de l’exercice fiscal clos en juin, dont 4 milliards $ en janvier, composés d’obligations échéant dans 5, 10 et 30 ans avec respectivement des rendements de 6,15%, 7,5% et 8,5%.
Avec agenceecofin