Au Sénégal, les législatives se tiendront dans deux mois. Avec le retour sur le devant de la scène d’Abdoulaye Wade, l’ex-président n’a pas réussi à conserver la large coalition de l’opposition mise en place en mars. Khalifa Sall qui était au sein de cette alliance sera, comme l’ex-président, tête de liste. Une opposition divisée donc face à une majorité qui bouillonne et que le président Macky Sall cherche à contenir.
Macky Sall a-t-il étudié de près la méthode Emmanuel Macron ? En cultivant par exemple comme son homologue français, le secret. Le chef de l’Etat se fait rare dans les médias et rien ou presque n’a fuité sur les listes des candidats-députés de la coalition qu’il préside.
Les seuls noms divulgués montrent l’exigence du chef de l’Etat à l’encontre de son gouvernement. Le Premier ministre, Mahamad Boun Abdallah Dione, est tête de liste nationale. Le ministre des Finances, Amadou Ba, sera responsable de la bataille de Dakar face au maire en prison Khalifa Sall. En cas d’échec, le gouvernement, qui va devoir présenter son bilan, pourrait servir de fusible.
Autre point commun entre les présidents français et sénégalais : la soif ou la promesse d’un renouveau politique. Ce n’est pas officiel et Macky Sall s’attend à une fronde, mais le chef de l’Etat a visiblement décidé que de nombreux députés de la majorité qui siègent depuis quatre ans à l’Assemblée ne seront pas candidats à un nouveau mandat en juillet prochain. Le but de cette stratégie du président : secouer ses troupes, obliger tout le monde à travailler d’arrache-pied et rappeler que Macky Sall est bien le patron de la majorité.
Avec RFI