Au Congo-Brazzaville, 2 221 596 électeurs étaient attendus dans les bureaux de vote, le 16 juillet, pour élire les députés et les conseillers municipaux. Si les résultats ont pu être publiés moins d’une semaine après le scrutin, le taux de participation, lui, demeure un grand mystère.
Aucun chiffre n’a été, jusqu’ici, avancé ni par le ministère congolais de l’Intérieur, ni par la Commission nationale électorale indépendante (CNEI). « Pour les législatives et les locales qui sont des élections sectorielles, le taux de participation varie d’une circonscription à une autre : il est bien entendu plus élevé en zone rurale qu’en milieu urbain », se contente d’affirmer Antoine Evoundou, à la tête de la Direction générale des affaires électorales (DGAE), sans indiquer non plus le nombre d’électeurs qui se sont exprimés.
« Nous avons donné toutes les informations essentielles permettant aux candidats de savoir s’ils ont été élus ou qualifiés pour le second tour. Le taux de participation sera repris dans le rapport général de la CNEI à l’issue du processus », confie-t-il. Pas sûr que cela rassure ceux qui, au sein de l’opposition, soupçonnent déjà des « tripatouillages ».
Taux de participation « trop faible », selon l’UPADS
Une certitude cependant : l’engouement n’était pas au rendez-vous de ces législatives – premier et second tour – et locales. En conséquence, le taux de participation attendu devrait être faible. « Trop faible » même, si l’on en croit Honoré Sayi, porte-parole de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), parti de l’ancien président Pascal Lissouba.
« Au Congo-Brazzaville, le désintérêt pour le système électoral actuel est manifeste : le candidat proclamé élu n’est pas toujours celui sur lequel la majorité d’électeurs ont porté leur choix », explique le député sortant de Dolisie 1. Dans sa circonscription par exemple, il affirme avoir été « réélu dès le premier tour avec quelque 3 000 voix » sur les 24 000 électeurs inscrits. « Même en additionnant avec les voix engrangées par les autres candidats, on n’attendrait pas 10 000 voix », poursuit l’élu.
Dans tous les cas, il n’y a « pas de seuil plancher de participation pour valider une élection », rappelle-t-on du côté de la DGAE. En attendant, les résultats du second tour des législatives seront publiés au plus tard le 5 août, selon des sources concordantes au sein de la CNEI. Mais, pour l’instant, aucune indication n’a été donnée sur la date de publication du rapport qui dévoilera le taux de participation. Mystère.
Avec jeuneafrique