Historique! A Tunis comme à Séoul, on sait s’accorder sur le qualificatif de cette visite. Sous le sceau du cinquantenaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques, Lee Nak-yeon, le Premier ministre de Corée du Sud entame à partir de ce mardi 18 décembre, une visite de deux jours à Tunis. Une porte d’entrée pour le Dragon asiatique qui veut charmer l’Afrique à coups de milliards de dollars. Détails.
A Tunis, on s’active autour des derniers préparatifs pour accueillir cet hôte de marque venu d’extrême orient. C’est la première fois, depuis l’établissement des relations diplomatiques entre Tunis et Séoul il y a 50 ans, qu’un Premier ministre sud-coréen se rend en visite dans la capitale tunisienne.
Au nom du cinquantenaire des relations tuniso-corénnes
A la tête d’une délégation d’hommes d’affaires et de facilitateurs institutionnels, Lee Nak-yeon, le Premier ministre rencontre ce mardi 18 décembre son homologue tunisien, Youssef Chahed. Ce n’est pas le seul point d’étape de cette visite de deux jours.
Le Premier ministre sud-coréen devrait aussi être reçu en entretien avec Béji Caïd Essebsi, le chef de l’Etat tunisien ou encore le ministre Mohamed Naceur et le président de l’Assemblée nationale. Au menu également, plusieurs signatures d’accords de partenariat notamment dans l’agriculture, l’industrie ou encore la technologie lors d’un forum tuniso-coréen destiné à renforcer la coopération de l’axe Tunis-Séoul fort d’un volume d’échanges de 200 millions de dollars
« Cette visite s’avère historique du fait qu’elle coïncide avec la célébration du 50e anniversaire de l’établissement des liens diplomatiques entre la Tunisie et la Corée du Sud», commente le gouvernement tunisien dans un communiqué. Elle « sèmera une nouvelle dynamique au sein des relations entre les deux pays d’autant qu’elle hissera la coopération bilatérale à un palier supérieur».
Pour le gouvernement tunisien, la Corée du Sud est un partenaire que l’on regarde comme un investisseur pour financer les projets du Plan quadriennal de développement de la Tunisie 2016-2020. Atomes crochus, puisque Cho Koo Rae, l’ambassadeur de la Corée du Sud en Tunisie assurait en septembre 2018 que son pays souhaitait porter au double le montant de ses investissements dans le pays. Sans dire que c’est pour contrer l’avance de la Chine, l’autre puissance montante dans le pays.
Une enveloppe de 5 milliards de dollars pour rêver d’Afrique
La Corée du Sud rêve aussi d’une extension de ses investissements dans tout le Maghreb. Lee Nak-yeon a pu caler dans son agenda une visite au Maroc (20 décembre 2018) et en Algérie. Le même schéma, signatures d’accords commerciaux et diplomatiques, devrait être reconduit.
Ces dernières années, la Corée du Sud rêve d’Afrique avec l’Afrique du nord comme porte de pénétration sur le marché continental. En mai dernier lors de la 6e Conférence sur la Coopération économique entre la Corée et l’Afrique (KOAFEC) à Busan, Kim Dong-yeon, Premier ministre adjoint, avait annoncé que son pays compte accorder une enveloppe d’investissements de 5 milliards de dollars à des projets de plusieurs pays d’Afrique entre 2019 et 2020.
Répartie en aide, financements ou prises de participation dans des entreprises africaines, cette enveloppe devrait être destinée en priorité à des projets ficelés dans les domaines des infrastructures électriques -au moins le cinquième de l’enveloppe-, de l’industrialisation ou encore des nouvelles technologies.
Avec la tribune afrique