En 2021, Orange Cameroun recollera davantage au train de MTN Cameroun, en termes de parts de marché du mobile dans le pays.
C’est du moins ce que révèlent les projections d’Ovum, une entreprise britannique spécialisée dans l’analyse stratégique concernant l’industrie des réseaux et des télécommunications.
A en croire ces projections, sur la période 2017-2021, les parts de marché de MTN Cameroun, le leader du marché du mobile dans le pays, vont progressivement s’amenuiser, pour culminer à 44,6% seulement, contre 53,6% à fin février 2017, en baisse de 6% sur une période de 5 ans.
Selon la même source, cette réduction des parts de marché de MTN Cameroun profitera à la concurrence, notamment Orange Cameroun, qui grignotera près de 3% de parts supplémentaires, pour atteindre 37%, contre 34,7% à fin février 2017. Dans le même temps, Nexttel, le petit poucet du marché, s’adjugera 15% des parts, en progression de 3,4% par rapport aux 11,6% enregistrés à fin février 2017.
A l’analyse, cette future reconfiguration du marché du mobile au Cameroun sera fortement influencée par l’évolution de la courbe des nouveaux abonnements, projetée à 6 millions de clients dans le pays, au cours de la période sous revue. En effet, selon Ovum, en 2021, l’opérateur Nexttel étoffera sa base clientèle de près de 14%, contre 6,7% pour Orange Cameroun et seulement 3,6% pour MTN, le leader du marché local du mobile.
Camtel
Pour permettre au Cameroun de saisir les opportunités que lui offre l’économie numérique et afin de devenir un hub dans le domaine en Afrique centrale, la Banque mondiale vient de proposer, entre autres, au gouvernement de démanteler l’opérateur historique publique des télécoms, Camtel (Cameroon Telecommunication). Ceci à l’occasion un atelier organisé ce 2 mars 2017 à Yaoundé.
Au cours de son exposé, la directrice des opérations de la Banque mondiale, Elisabeth Huybens, a expliqué que le démantèlement de Camtel favorisera l’émergence de la bande passante pour tous. Toujours selon la directrice des opérations, au regard de que cette entreprise parapublique ayant le monopole sur les infrastructures terrestres mais étant aussi en compétition avec les autres opérateurs sur les services, il semble important que les comptes liés aux revenus du Backbone national et de stations sous-marine soient indépendants et auditables.
En outre, a suggéré Elisabeth Huybens, il faut un arrêt des subventions croisées qui inclus les revenus des trafics internationaux finançant entre autres les services déficitaires de Camtel. La directrice des opérations de la Banque mondiale a relevé que l’attribution des licences doit être claire et transparente et, Camtel comme les autres acteurs devra obtenir ses licences 3G et 4G et s’acquitter de ses droits comme tous les autres opérateurs des télécoms.
Mme Huybens a néanmoins reconnu que d’énormes progrès ont été réalisés au Cameroun ces cinq dernières années. Car le taux de pénétration d’internet, jadis de 4% en 2010, tourne aujourd’hui autour de 20%. Toujours selon elle, le taux d’abonnés du téléphone fixe et mobile est passé de 28% à 92% entre 2010 et 2014. De même, la couverture des réseaux mobiles est passée de 35% à 93% de la population au cours de la même période.
Ainsi, le secteur des TIC est devenu un élément important de l’économie et continue de croître. Il représentait déjà 3,5% du PIB en 2014 et plus de 6400 emplois directs.
Avec actucameroun