Le voyagiste allemand TUI annonce qu’il va devoir supprimer 8000 postes dans le monde, soit environ 11% de ses effectifs.
Premier opérateur mondial du voyage et des vacances depuis la disparition du britannique Thomas Cook, TUI emploie près de 70.000 salariés à travers le monde. « Nous voulons réduire nos charges administratives durablement de 30% sur l’ensemble du groupe » avec « des conséquences sur environ 8.000 postes« , a déclaré le voyagiste allemand dans un communiqué, sans toutefois indiquer si le personnel de sa compagnie aérienne TUIfly sera concerné.
Le groupe TUI a enregistré une forte perte nette au deuxième trimestre de son exercice annuel décalé, entre janvier et mars, en baisse de 274,7% à -763,6 millions d’euros. Son résultat d’exploitation (Ebit) est également dans le rouge, à -681 millions d’euros, chutant de 181,2%. Son chiffre d’affaires est également en fort recul eu deuxième trimestre, en baisse de 10% par rapport à la même période en 2019.
Confronté à l’arrêt quasi-total de ses activités depuis mars, TUI a obtenu en avril un prêt d’urgence garanti par l’Etat allemand à hauteur de 1,8 milliard d’euros. Mais « les crédits doivent être remboursés dans un laps de temps très court« , a indiqué le groupe. C’est pourquoi « le groupe met désormais en oeuvre » un « programme global » avec « d’importantes réductions de coûts« , pour que son activité « puisse se poursuivre« , même « sur un marché fragilisé » encore par la pandémie du coronavirus.
Qu’en sera-t-il de TUI France, la filiale française déficitaire depuis plusieurs années, qui emploie 855 personnes ? « Il est prématuré de parler de PSE [plan social] ou PDV [départ volontaire] à ce stade. Nous pouvons ajouter que comme tout actionnaire, le groupe TUI doit s’assurer de la rentabilité de ses investissements. Dans ce cadre, et compte tenu de l’impact de la crise sur le secteur du tourisme et du rythme de la reprise, il est probable que le niveau d’activité d’avant crise ne soit pas atteint avant plusieurs mois, voire années. Dans ce cadre, il est clair qu’imaginer reprendre comme si rien n’avait changé est impossible. Un ajustement des business plans et des coûts pourrait s’imposer. C’est bien le sujet des discussions actuelles avec la maison mère« , a déclaré un porte-parole du groupe à L’Echo Touristique.
TUI se montre toutefois optimisme : « les gens veulent voyager » et « l’Europe se rouvre maintenant progressivement« . Et d’ajouter : « les vacances d’été peuvent être possible », avec des « règles claires et responsables« , notamment sur le plan de l’hygiène.