Ce week-end, la mer Méditerranée a de nouveau été témoin de tragédies. D’après le HCR, 170 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe ont perdu la vie dans les eaux lors de deux naufrages distincts. 53 migrants sont morts dans un bateau parti du Maroc. L’autre bateau, qui partait de la Libye, a laissé 117 candidats à l’immigration sans vie. Trois personnes seulement ont survécu, sauvées par la marine militaire italienne.
Ce drame a de nouveau fait réagir le gouvernement italien qui, depuis son accès au pouvoir, n’a cessé de durcir sa politique migratoire en fermant ses ports aux bateaux des ONG, comme l’Aquarius. A la suite du drame, le vice-président du conseil des ministres, Matteo Salvini, a d’ailleurs accusé “les ONG et répété que les ports italiens sont fermés aux navires en détresse”, rapporte le journal italien Corriere della Sera.
De son côté, le vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio a adopté une position encore plus ferme. Lors d’un déplacement dans la région des Abruzzes (centre de l’Italie), il a accusé directement la France d’être à l’origine de l’immigration et demandé des sanctions de l’Union européenne contre ce pays qui “colonise l’Afrique” et qui “appauvrit” ses États. “Si aujourd’hui les gens partent d’Afrique, c’est parce que certains pays européens avec la France en tête n’ont jamais cessé de coloniser des dizaines d’États africains”, a souligné Luigi Di Maio. “La place des Africains est en Afrique et non au fond de la Méditerranée”, a-t-il ajouté.
Pour convaincre, celui qui est aussi ministre du Développement économique et du Travail et leader politique du Mouvement 5 étoiles (M5S) revient sur l’utilisation du franc CFA. “Il existe des dizaines d’États africains dans lesquels la France imprime sa propre monnaie, le franc des colonies, et avec cette monnaie la dette publique française est financée. Macron nous fait d’abord la morale puis continue de financer la dette publique avec l’argent avec lequel il exploite les pays africains”.
La France, qui a ratifié en décembre le pacte de Marrakech sur les migrations, est en profond désaccord avec son voisin européen sur la politique et les conditions d’accueil des migrants arrivés sur le sol européen. Le président de la République française, Emmanuel Macron, en pleine crise sociale dans son pays, n’a pas encore réagi à ces attaques.
Avec huffpost