La banque d’investissement Renaissance Capital a estimé, dans une étude publiée le 13 juillet, que shilling kenyan est la monnaie la plus vulnérable en Afrique subsaharienne.
«Nous nous attendons à ce que le shilling kenyan soit l’une des monnaies les plus susceptibles de connaître une dépréciation significative», souligne la banque dans cette étude intitulée «Monnaies des pays d’Afrique subsaharienne: quelles, sont les plus vulnérables».
Selon Renaissance Capital, la mauvaise performance attendue du shilling kenyan s’expliquerait essentiellement par la surévaluation de cette monnaie, qui se révèle clairement à travers les écarts que présente son taux de change effectif nominal et réel (REER) sur une période de 10 ans, ainsi que par sa dépréciation jusqu’ici moins importante que celle de l’euro face au dollar américain.
L’étude précise que le calcul taux de change effectif nominal et réel (le taux de change d’une monnaie mesuré comme une somme pondérée des taux de change avec les différents partenaires commerciaux et concurrents, NDLR) du shilling kenyan montre que cette monnaie est surévaluée de 20%.
«La grande vulnérabilité du shilling kenyan explique le relèvement de 300 points de base du taux directeur de la Banque centrale kenyane au cours des dernières semaines, mais nous croyons que ce resserrement de la politique monétaire va ralentir la dépréciation du shilling mais ne l’arrêtera pas compte tenu de la faiblesse des exportations, de la croissance des importations et du ralentissement des flux financiers», soulignent les analystes de Renaissance Capital.
Et d’ajouter: «cette nouvelle politique monétaire adoptée par la Banque centrale va empêcher le shilling d’atteindre le plafond de 120 shillings/1 dollar US. Nous révisions donc notre prévision à 109 shilling/1dollar US contre une précédente estimation de 100,7 shilling / 1 dollar US précédemment».
Renaissance Capital estime, d’autre part, que le naira nigérian est moins vulnérable que le shilling kenyan, même s’il est aussi surévalué de 20%.
Elle souligne, cependant, que les autorités nigérianes ont une marge de manœuvre très resserrée pour défendre leur monnaie au regard d’une politique monétaire déjà exceptionnellement resserrée et d’une politique budgétaire restrictive.
La banque d’investissement prévoit dans ce cadre que une dépréciation de 18% du naira nigérian au cours des six à douze prochains mois, à 235 nairas/ 1 dollar US.
L’étude note, par ailleurs, que le cedi ghanéen et le shilling tanzanien sont les plus susceptibles de s’apprécier vu que la récente dépréciation de ces deux monnaies déjà sous-évaluées était exagérée.
Sur un autre plan, Renaissance capital s’attend à ce que le déficit fiscal important de la Zambie (8% du PIB en 2015 selon le FMI) augmente le risque d’une importante dépréciation du kwacha zambien et à ce que le shilling ougandais, qui s’est déprécié de 17% face au dollar depuis le début de l’année, revienne à sa «juste valeur».
(Avec Ecofin)