L’inflation serait-elle en train de se stabiliser au Mozambique ? Rien n’est encore sûr. Selon la Banque centrale du pays, l’inflation tourne autour d’un taux moyen de 14%, ce qui est assez élevé même si le rythme de croissance du PIB attendu cette année est de 5,5%. “Les marchés ont réagi aux mesures que nous avons prises, les taux de change sont sortis de leur phase de dépréciation et par suite le taux d’inflation annuel est retombé en décembre, après son pic de 27% en novembre”, tient toutefois à rassurer Rogerio Zandamela, le gouverneur de la banque centrale mozambicaine.
Le gouverneur s’est dit confiant par rapport à la poursuite de la baisse de l’inflation tout au long de l’année en cours. Par ailleurs, la banque a acheté des devises étrangères pour un montant de 250 millions de dollars afin d’équilibrer ses réserves internationales nettes qui étaient en baisse suite à la diminution des investissements dans le pays et à l’interruption du soutien financier international de ses principaux partenaires.
Le scénario grecque…
Il faut dire que le pays traverse une profonde crise économique et budgétaire. Plus tôt en ce mois de janvier, le département de l’Économie et des finances du pays avait annoncé ne pas pouvoir honorer le paiement d’intérêts d’une valeur de 59,7 millions de dollars dû à la date du 18 janvier aux détenteurs des 726,5 millions de dollars de titres émis par le pays. Un communiqué du ministère avait explicitement précisé que « la capacité de remboursement de dette du Mozambique est extrêmement limitée en 2017, et ne lui permet pas de payer les intérêts des titres ».
Les prêteurs internationaux avaient déjà commencé à délaisser progressivement le Mozambique depuis l’affaire des « Tuna bonds ». Pour rappel, il s’agit d’une levée de fonds d’Ematum, une entreprise détenue par l’Etat, d’une valeur de 850 millions de dollars qui était destinée à relancer le secteur de la pêche au thon dans l’océan indien. Par la suite, il s’est avéré que les fonds avaient plutôt servis à l’acquisition de matériel militaire. Ce qui a évidemment discrédité le pays aux yeux de la communauté financière internationale…
avec latribune afrique