Jadis peu dynamique à cause du déficit d’informations sur les acteurs et l’absence de produits financiers sûrs, puis caractérisé par des prêts entre banques appartenant généralement au même groupe, le marché interbancaire dans la CEMAC a repris du poil de la bête depuis quelques années, selon Aboubakar Salao, membre du comité d’audit de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), institut d’émission commun aux six Etats de la CEMAC (Gabon, Congo, Cameroun, Tchad, RCA et Guinée équatoriale).
«En juillet 2018, il y a eu un foisonnement des opérations sur le marché interbancaire.», a-t-il révélé au cours d’un séminaire que vient d’organiser la Société financière internationale (SFI) dans la capitale camerounaise, sur le thème : «Marchés des capitaux en Afrique centrale : défis et opportunités.»
A l’origine de ce regain de dynamisme observé sur le marché interbancaire de la CEMAC, croit savoir M. Salao, se trouve le lancement par la banque centrale du mécanisme de la pension livrée, qui est une technique de financement caractérisée par un échange de titres négociables contre de la trésorerie, pour une période déterminée, et qui exige la signature d’une convention-cadre entre les parties.
«Entre juin et juillet, 75 conventions- cadres ont été signées, y compris entre des banques locales et étrangères.», fait observer Aboubakar Salao, pour montrer combien ce dispositif a permis de décupler la confiance entre les banques et de booster le marché interbancaire dans la zone CEMAC.
En effet, a-t-il expliqué, ce dispositif est venu palier l’inexistence de produits financiers sûrs qui plombaient le marché, dans la mesure où la pension livrée permet au prêteur de se voir automatiquement transférer la propriété des titres mis en garantie par l’emprunteur, une fois la date du remboursement de la créance échue.
«On n’a même pas besoin d’aller devant un tribunal pour obtenir ce transfert de propriété.», souligne Aboubakar Salao.
Avec investiraucameroun