Le Ghana a reporté l’émission d’un eurobond d’un montant maximum de 1,5 milliard de dollars, qui était inutilement prévu aujourd’hui, rapporte l’agence Reuters, citant un haut responsable gouvernemental. Le report de cette émission dont le produit devait financer le déficit budgétaire et de rembourser une partie de sa dette du pays intervient suite à un road-show organisé à Londres et aux Etats-Unis, a-t-on ajouté de même source.
Aucune explication officielle n’a été fournie pour motiver ce report mais les euro-obligations émises par d’autres pays africains ont fait l’objet de ventes massives de la part des investisseurs ces dernières semaines en raison notamment de la baisse des cours des matières premières sur le marché international. L’Angola avait également reporté sine die le 30 septembre l’émission d’un eurobond de 1,5 milliard de dollars, arguant de la «dégradation de la situation économique».
Le gouvernement ghanéen affirme qu’il «ne compte pas renoncer définitivement à l’émission de l’eurobond» et promet de «relancer l’opération au moment opportun».
Le nouvel eurobond ghanéen, qui aura une maturité de 10 ans, a été noté «B1» par l’agence Moody’s, soit deux crans au-dessus la note souveraine du Ghana, en raison de la garantie partielle (400 millions de dollars) dont il bénéfice de la part de l’Agence Internationale de Développement (IDA), une institution membre du groupe de la Banque mondiale. Cette garantie servirait à éviter une grande flambée du taux de la nouvelle émission dans un contexte de turbulences consécutives aux craintes liées à la santé de l’économie chinoise et à la dégradation de la signature du pays.
Le PIB du Ghana a crû de quelque 7,5% par an au cours de la décennie 2003-2012, grâce notamment à d’importantes exportations d’or, de cacao et aussi de pétrole que le pays a commencé à produire en 2010. Ce pays d’Afrique de l’Ouest a cependant commencé à connaître des difficultés économiques depuis 2013, en raison de l’incapacité des autorités à contenir l’inflation, le déficit budgétaire et le ratio dette-/PIB.
Avec AgenceEcofin