Le Costa Rica fait les choses comme il faut. Le pays d’Amérique centrale connus pour ses plages superbes, ses forêts tropicales et sa biodiversité fait également parler de lui pour sa démocratie stable et sa population instruite.
Son président, Carlos Alvarado Quesada, a déclaré à Davos en 2019 : « Il y a soixante-dix ans, le Costa Rica a supprimé son armée. Cela a permis beaucoup de choses. Huit pour cent de notre PIB est investi dans l’éducation, car nous n’avons pas à dépenser d’argent dans l’armée. Notre force réside donc dans le talent humain, le bien-être humain. »
En comparaison, les données de la Banque mondiale montrent que les États-Unis ont consacré moins de 5 % de leur PIB à l’éducation, tandis que la moyenne mondiale n’est que de 4,8 %.
Selon le président Alvarado, le fait d’avoir supprimé les dépenses dans les forces armées a également permis à son pays de protéger l’environnement. Le Costa Rica produit plus de 99 % de son électricité à partir de sources renouvelables, la grande majorité à partir de barrages hydroélectriques.
Bien qu’il s’agisse d’une réalisation majeure, l’électricité ne représente qu’une petite partie de la consommation énergétique du pays, de nombreuses habitations utilisant le gaz pour se chauffer et le carburant pour leur voiture.
La qualité de l’air au Costa Rica, comme dans de nombreux pays du monde, est une source de préoccupation et certains endroits de la capitale, San José, enfreignent les limites fixées par l’Organisation mondiale de la santé pour la pollution de l’air.
Le gouvernement du Costa Rica a utilisé les taxes perçues sur la vente de combustibles fossiles pour financer la protection des forêts.
Le président Alvarado a déclaré : « Nous avons vu dans les années 80 que la couverture forestière avait été réduite à 20 % en raison de l’élevage et du bois. Nous avons réussi à corriger tout cela et nous sommes revenus à une couverture forestière de 50 %. C’est comme ça que nous luttons contre le changement climatique. »
Un nouveau jour en Amérique latine
En 2018, plus de 400 millions d’habitants de l’Amérique latine répartis dans huit pays ont élu de nouveaux dirigeants. Quelles opportunités et quels risques nous attendent dans ce nouveau chapitre de la région ?
Les forêts revêtent une importance cruciale pour la biodiversité du pays, qui abrite plus de cinq pour cent des espèces du monde, malgré une masse terrestre couvrant uniquement 0,03 % de la planète.
Le président Alvarado a déclaré que ces efforts avaient permis de stimuler l’économie du Costa Rica. « Beaucoup de gens disent que protéger l’environnement va à l’encontre de l’économie. Alors que c’est tout le contraire. Notre tourisme a augmenté précisément grâce à cela. »
En conséquence, selon le Happy Planet Index (HPI), le Costa Rica est le pays le plus heureux et le plus durable sur Terre.
Cet indice, publié quatre fois depuis 2006, prend en compte le bien-être et la longévité d’une population et mesure comment les deux sont également répartis ; il établit ensuite le résultat en fonction de l’empreinte écologique de chaque pays. Et le Costa Rica s’est retrouvé en tête de liste trois fois sur quatre.
Il n’y a pas que le HPI. Un récent sondage Gallup a révélé que le Costa Rica était l’un des pays les plus heureux au monde. Il compte certaines des personnes les plus âgées, l’espérance de vie étant de 78,5 ans, ce qui est plus long qu’aux États-Unis.
Le professeur Mariano Rojas, économiste costaricien à la Faculté latino-américaine de sciences sociales, attribue le bien-être élevé des Costariciens à une culture attachée à former de solides réseaux sociaux d’amis, de familles et de voisins.
La raison pour laquelle le Costa Rica continue d’arriver en tête de l’HPI, c’est parce qu’il offre tout cela en utilisant un quart des ressources généralement utilisées dans le monde occidental.
Il y a bien sûr des failles dans les calculs de l’HPI, notamment le fait qu’il ne rend pas compte du taux de meurtres dans les pays qu’il classe.
Au Costa Rica, ce taux a atteint 12,1 meurtres pour 100 000 habitants en 2017, soit plus du double de la moyenne mondiale de 5,3.
Le président Alvarado a déclaré que le taux de meurtres était très élevé en Amérique latine. « La principale chose à laquelle l’insécurité est liée est l’inégalité. L’Amérique latine est l’une des régions les plus inégales au monde. »
Selon lui, les meurtres au Costa Rica ont lieu dans des zones très spécifiques où une politique d’opportunités est requise.
« Cela a été fait avec succès dans un certain nombre de pays : création d’options de loisirs, prévention de la toxicomanie, nouvelles opportunités pour les jeunes, pour les femmes, création de nouveaux emplois ; et c’est très encourageant. »
Le Costa Rica a récemment lancé un programme de réformes fiscales qui, selon le président Alvarado, a permis de libérer des fonds pour les programmes sociaux.
« Si on introduit ces réformes et qu’on résout nos problèmes de liquidités, cela signifie que nous n’aurons eu à supprimer aucun de nos programmes sociaux. Cela signifie également que le financement des services publics aura été stable. Et la stabilité est là, c’est ce dont nous avons besoin pour relancer notre économie. »
Avec weforum