Le Congrès National Africain (ANC) souhaite le retrait massif des pays africains de la Cour pénale internationale (CPI), en ayant convenu dimanche d’une résolution qui a été contestée par les conservateurs du Parti. Ces derniers la considèrent comme un autre pas en arrière par rapport à l’approche du Parti, fondée sur les droits de l’homme en matière de politique extérieure.
La décision du Congrès National Africain a été prise lors de la réunion du Conseil général national, après que le gouvernement ait essuyé des critiques au mois de juin pour ne pas avoir respecté la décision judiciaire de faire arrêter le Président soudanais Omar al Bashir lorsqu’il s’est rendu à la réunion de l’Union africaine (UA) qui a eu lieu en Afrique du Sud en juin dernier.
La CPI a délivré deux mandats d’arrêt à l’encontre de M. Bashir pour crimes contre l’humanité concernant le conflit au Darfour.
Obed Bapela, membre du comité de politique extérieure du Congrès National Africain, a affirmé aux journalistes lors d’une conférence que la CPI avait « changé d’orientation » et ne « se basait plus sur le principe des droits de l’homme ».
À la suite de la résolution prise dimanche dernier, le gouvernement devrait entamer un processus officiel de retrait de la CPI, qui pourrait prendre jusqu’à un an. L’Afrique du Sud devrait également encourager les autres États africains en constituant un retrait important de la CPI.
Aziz Pahad, ancien sous-ministre des Affaires Étrangères, fait partie de ceux qui ont attiré l’attention ce weekend sur les éventuelles répercussions d’une telle décision. M. Bapela a déclaré dimanche au journal Business Day que M. Pahad avait fortement conseillé au Parti de se montrer prudent et que la décision de démissionner de la CPI devait être atténuée en insistant fortement sur les droits de l’homme.
Mr.Bapela a souligné qu’un rapport de la Commission sur les relations internationales avait préconisé que le Conseil national africain incite la CPI à rectifier son « attitude et son arrogance ».
Mais la session, qui rassemblait plus de 2000 délégués, s’est avérée favorable au retrait, a indiqué M. Bapela.
Dimanche, Le Président Jacob Zuma a évoqué l’opinion de M. Bapela lors de ses remarques finales, en affirmant que « Le Congrès national africain désapprouve le « deux poids deux mesures » dont fait preuve la Cour pénale internationale ».
Un agent de l’État a signalé dimanche que, selon les premières indications, le Botswana était le seul pays s’opposant à l’appel de l’Union Africaine à se distancier de la CPI.
Steven Friedman, analyste politique, a déclaré que la décision du Congrès national africain pourrait se révéler populaire puisque la plupart des membres du Conseil de sécurité des Nations unies n’étaient pas membres de la CPI.
avec Réseau International