Après la prestation de serment du chef de l’Etat Paul Biya le principal enjeu est de relancer l’économie, qui a besoin d’un coup d’accélérateur pour remettre le pays sur les rails du développement.
Selon les derniers chiffres, la crise séparatiste a créé un manque à gagner immédiat de plus de 5,9 milliards de FCFA de recettes fiscales pour l’Etat, au titre de l’impôt sur les sociétés.
Une économie morte à 80% dans l’Ouest
Bernard Ouandji est économiste et il estime que si cette crise n’est pas stoppée, les conséquences seront fatales pour l’économie camerounaise.
” Le rapport qui m’a été donné indique que les plantations sont aux arrêts. Et ce sont des denrées recherchées dans le marché mondial. L’économie dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest est actuellement morte à 80%. Je suis surpris que le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) ait annoncé il y a quelques jours une croissance économique de 1,7%. C’est une fantaisie ! Tous les moteurs de l’économie sont en panne. Il y a une récession économique sévère. Et pour ma part je trouve que si ce conflit dure un mois de plus, ce sera honteux pour la classe politique dirigeante.”
Le conflit dans les régions anglophones a donc considérablement impacté l’activité économique. Le secteur primaire est le plus durement touché.
Kamerun Zwiebelmarkt in Yaounde (picture alliance/dpa/J. P. Kepseu)
Commerce d’oignons au marché de Yaoundé.
Pas la meilleure des publicités pour les investisseurs
Les filières cacao notamment avec 45% de la production qui provient de la région du Sud-Ouest. Par ailleurs, 75% du café arabica est produit dans le Nord-Ouest, selon les chiffres de l’organisation du patronat (Gicam).
La banane, qui compte parmi les principaux produits d’exportations du pays, est aussi largement touchée.
L’économie camerounaise a perdu trois places et occupe désormais le 166e rang au niveau mondial. Un mauvais signe pour les investisseurs locaux et internationaux.
Le septennat des actions
Améliorer le climat des affaires s’avère donc prioritaire dans le chantier de la relance économique. Le président Paul Biya l’a souligné lors de son discours d’investiture le 6 novembre dernier.
“Les grands défis qui nécessitent l’accès à l’émergence de notre économie que j’ai rappelé, les engagements que j’ai pris pour améliorer la qualité de vie des camerounais, supposent que les conditions adéquates de stabilité et de sécurité soient réunies. Je puis vous donner l’assurance que je ferai en sorte que ce soit le cas.”
Pour ce septennat présenté comme devant être celui des “grandes opportunités” et des “actions”, le président Paul Biya n’est donc pas prêt de connaître la sérénité.
Le rassemblement de tous les Camerounais et la bataille pour le développement devant être la ligne de mire pour atteindre les objectifs fixés pour l’horizon 2035.
Avec camerounweb