L’armée loyaliste sud-soudanaise a commencé lundi son retrait de Juba, selon une annonce officielle.
Ce retrait est entamé à quelques jours de la date-limite prévue par l’accord de paix, signé fin août avec la rébellion menée par l’ancien vice-président Riek Machar pour mettre fin à deux ans de guerre civile au Soudan du Sud.
L’accord, signé le 26 août – soit neuf jours après M. Machar – par le président Salva Kiir qui avait émis de “sérieuses réserves”, prévoit notamment un retrait de toute force militaire dans un rayon de 25 km autour de Juba.
Le retard pris rend quasiment impossible l’achèvement du redéploiement dans les délais prévus par le texte.
“Le commandement [de l’armée sud-soudanaise] met en oeuvre les dispositions en matière de sécurité” contenus dans l’accord de paix, “qui prévoient le redéploiement des forces présentes à Juba à une distance de 25 km à l’extérieur de la ville”, a déclaré le porte-parole de l’armée, le colonel Philip Aguer, à la presse.
“Cela a commencé aujourd’hui (lundi) par le redéploiement de 250 membres des forces terrestres vers Mogiri”, à 25 km au nord-est de Juba, a-t-il poursuivi.
Il a assuré que l’armée sud-soudanaise était “résolue à 100% à mettre en oeuvre l’accord de paix” mais a reconnu que le redéploiement ne serait pas terminé dans les délais prévus.
“Malheureusement (…) le processus pourrait prendre plus longtemps. Il était prévu pour durer trois mois, mais je ne pense pas qu’il ira au-delà de décembre. L’essentiel du processus du redéploiement des forces et de création de camps (pour les accueillir) devrait être terminé d’ici fin décembre”, soit un mois après les délais prévus, a-t-il expliqué.
L’accord prévoit aussi l’ouverture d’une “période transitoire” de 30 mois, régie par des dispositions de partage du pouvoir entre le camp de M. Kiir – qui reste président – et la rébellion, M. Machar devant selon toute probabilité redevenir vice-président. Des élections sont prévues à l’issue de cette période de transition, théoriquement début 2018.
Mais la rébellion n’a jusqu’ici envoyé aucune délégation à Juba, retardant la mise en oeuvre du volet politique.
Le Soudan du Sud, plus jeune nation du monde, a fait sécession du Soudan et proclamé son indépendance en juillet 2011, sur les décombres de plusieurs décennies de conflit avec Khartoum.
Des antagonismes politico-ethniques entre MM. Kiir et Machar à la tête du régime l’ont fait replonger dans la guerre civile en décembre 2013. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2 millions de déplacés.
Avec AFP