Les aventures d’un présent symbolique sont en train de virer au feuilleton à rebondissements. Le 23 avril dernier, à l’occasion de sa visite d’État aux États-Unis, la première sous la présidence de Donald Trump, Emmanuel Macron avait choisi d’offrir à son hôte un jeune chêne issu d’une forêt du nord de la France, le bois Belleau, où périrent des milliers de soldats américains durant la Première Guerre Mondiale.
Un geste amical comme un autre, qui passionne pourtant la presse américaine. Et pour cause: le destin du jeune arbre, planté face aux caméras du monde entier dans un jardin de la Maison Blanche par les deux présidents, est loin d’être de tout repos. Quelques heures seulement après avoir découvert la terre américaine, le chêne avait effectivement disparu, à la surprise générale.
Un symbole de la ténacité de l’amitié franco-américaine
Problématique pour un plant censé représenter la ténacité et la puissance de l’amitié franco-américaine, du moins jusqu’à ce que l’on apprenne que l’arbre avait en fait uniquement disparu pour être examiné par les services des douanes locales. Les services du ministère de l’Agriculture américain doivent en effet faire passer une période de quarantaine à toutes les plantes d’origine étrangère importées sur le sol des États-Unis.
Ainsi, pour parvenir à une simple photo d’Emmanuel Macron et Donald Trump enfouissant ensemble le pied de l’arbre dans la terre -cliché qui sera d’ailleurs détourné avec brio par des internautes inspirés-, le président américain avait dû intervenir et accorder une faveur expresse au petit chêne français. Et ce 1er mai, CNN révèle que l’arbre pourrait demeurer encore longtemps loin des pelouses de la Maison Blanche.
Une quarantaine de deux ans?
La chaîne d’information américaine explique en effet que la période de quarantaine pour ce genre de produit peut durer jusqu’à un maximum de deux ans. CNN précise que deux arbres sont arrivés à l’aéroport de Dulles, en Virginie, le 18 avril dernier, et qu’ils sont depuis stockés -à l’exception des quelques heures nécessaires à la mise en scène de la plantation- dans un bâtiment de quarantaine du Maryland, au nord de la capitale fédérale américaine.
Confié au Service des Parcs nationaux, l’un d’entre eux avait donc pu être planté “pour la photo”, ses racines étant toutefois protégées par des sacs de plastique pour ne pas contaminer le sol de la Maison Blanche. Il avait été renvoyé quelques jours plus tard dans le Maryland, pour davantage de “tests et de surveillance”.
Tout sauf une formalité, comme le note encore une fois CNN, citant un officiel du ministère de l’Agriculture. “Des pathogènes comme le fungi phytophthora[une maladie causée par un micro-organisme, ndlr] ne sont pas visibles immédiatement, à l’inverse des insectes par exemple, et il n’est pas rare pour le Service d’inspection sanitaire des animaux et des plantes de surveiller des plantes importées pendant une durée de deux ans avant de savoir si elles peuvent être plantée de façon permanente.” Le petit chêne de l’Aisne va donc devoir prendre son mal en patience avant de vivre son rêve américain…
Avec huffpost