La réduction des revenus pétroliers pèse sur les recettes de Riyad et oblige le Royaume à mettre en oeuvre une politique d’austérité. Depuis dimanche, les Saoudiens utilisent le calendrier grégorien au plus grand dam des fonctionnaires du pays qui s’apprêtent à travailler 11 jours supplémentaires sans augmentation de salaire.
Avec un prix du baril qui flirte péniblement avec les 50 dollars (contre 120 dollars en 2014), même le premier producteur mondial de brut est contraint de revoir son train de vie à la baisse. Un communiqué du Conseil des ministres en date du 26 septembre, et rapporté par plusieurs médias locaux, indique que le Royaume a abandonné, le 1er octobre, le calendrier hégirien au profit du calendrier grégorien.
Riyad au régime sec
Si les Saoudiens doivent désormais s’accommoder du calendrier grégorien, les fonctionnaires du Royaume se retrouvent pénalisés avec ce nouveau système. En effet, le calendrier hégirien est divisé en 12 mois de 29 ou 30 jours et compte onze jours de moins que son équivalent grégorien… Ce qui signifie que les fonctionnaires travailleront 11 jours de plus mais avec un salaire équivalent.
Avec cette mesure, Riyad cherche à couper dans la dépense publique dans un pays où 80% de la population occupe un emploi de fonctionnaire.
La semaine dernière, le gouvernement avait déjà annoncé d’autres mesures symboliques avec une réduction des salaires des ministres à hauteur de 20% et une baisse de 15% des indemnités annuelles accordées aux parlementaires.
Alors que les recettes de la manne pétrolière ont drastiquement diminué en raison de la chute des cours du brut, le jeune Mohamed ben Salmane, vice-prince héritier du Royaume, a officiellement sonné la fin de la récréation d’un régime rentier. En décembre 2015, l’État a d’abord commencé par revoir ses dépenses à la baisse, en commençant par réduire ses subventions à l’énergie et à l’eau.
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Déficit record en 2015
Quelques mois plus tard, Mohamed ben Salmane a présenté les grandes lignes de son plan « Saudi Vision 2030 » qui vise a diversifier l’économie saoudienne. L’une des mesures phares prévoit l’ouverture au capital de près de 5% du géant pétrolier Saudi Aramco en 2017 ou en 2018, ce qui permettra à terme la création d’un fonds souverain de 2000 milliards de dollars.
Mais ce changement de paradigme pourrait prendre plusieurs années. Riyad, qui continue de dépendre très largement de ses recettes pétrolières (à hauteur de 73%), a enregistré un déficit budgétaire record de 86,2 milliards de dollars en 2015. Cette année, il devrait atteindre 76,6 milliards d’euros.
avec jeuneafrique