La crise qui frappe de plein fouet l’économie saoudienne a conduit le gouvernement à recourir à l’impression de billets de banque, malgré la hausse des taux d’emprunt du gouvernement, la baisse des réserves de change et des dépôts publics.
Le gouvernement saoudien a imprimé pour 213,9 milliards de riyals (57 milliards de dollars) de billets de banque en août dernier, et 205 milliards de riyals en juillet 2017, soit une augmentation de 8,9 milliards de rials en un mois, selon les données de l’Agence monétaire saoudienne, cotée par le journal en ligne Al-Khalidj Al-Djadid.
Selon les analystes, l’impression des billets de banque témoigne de l’augmentation des pressions financières auxquelles le royaume est confronté en raison de la faiblesse des prix du pétrole et de la stagnation de l’économie.
Mais il est à craindre une dépendance à l’égard de la politique d’impression monétaire, en raison de la persistance de la baisse des réserves de change, du taux d’inflation élevé et du faible taux de change du riyal saoudien par rapport aux devises étrangères.
Si l’instance monétaire saoudienne ne pipe mot sur la destination que prennent les milliards de riyals imprimés, les experts financiers estiment que cet argent sera injecté pour éponger le déficit budgétaire du royaume qui est évalué à plus de 51 milliards de dollars pour l’année en cours, en raison de la diminution des ressources financières du pays.
L’économie du royaume a de nouveau régressé après la stagnation du secteur pétrolier et le gouvernement a mis en œuvre des politiques d’austérité visant à réduire le déficit budgétaire de l’Etat causé par la baisse des prix du pétrole.
La crise financière qui secoue le royaume est manifeste dans ses réserves de change qui ont fondu comme neige au soleil, enregistrant une perte de 74 milliards de dollars en une année (août 2016-août 2017). Le total des pertes en réserves de change depuis le début de la crise en 2014 est de 245 milliards de dollars, selon les données de l’article du journal Al-Khalidj Al-Djadid. Ainsi, les réserves du royaume, qui étaient d’environ 732 milliards de dollars en 2014, s’établissaient en août dernier à quelque 487,6 milliards de dollars, selon l’instance monétaire arabe.
L’Arabie Saoudite fait aussi face à une dette publique qui l’a contrainte à recourir à des prêts pour combler le déficit des recettes fiscales. Selon le ministère des Finances saoudien, la dette publique, au 31 décembre 2015, était d’environ 37,9 milliards de dollars, soit 5,8% du PIB du royaume. Le 30 Juin, 2017, la dette publique s’est élevée à 91 milliards de dollars, dont 54,5 milliards de dollars de dette intérieure et 36,5 milliards de dollars de dette extérieure.
Ce qu’il convient de souligner in fine, c’est que si la situation des pays producteurs de pétrole membres de l’Opep est peu enviable, c’est en grande partie à cause de la politique pétrolière du royaume wahhabite qui fait le gendarme des Etats-Unis dans la région du Moyen-Orient et surtout dans la cour des pays pétroliers.
Avec algeriepatriotique