Le groupe de télécommunication sud-africain MTN, a indiqué jeudi 3 décembre 2015 sur le Johannesburg Stock Exchange, avoir reçu la veille une lettre du conseil nigérian de la communication, informant de ce que l’amende infligée à sa filiale nigériane, a été réduite de 1,8 milliard $, soit 35% du montant initial record de 5,2 milliards $.
Une évolution que le groupe basé à Johannesburg attribue aux efforts de négociations de Phuthuma Nhleko qui a repris le train des choses suite à la démission de Siphiso Dabengwa, critiqué dans la gestion de cette affaire. Le régulateur nigérian a aussi indiqué que MTN Group avait jusqu’au 31 décembre pour régler le nouveau montant.
L’opérateur cependant souhaite encore obtenir de nouvelles concessions. « La compagnie prend acte de cette réponse du NCC, mais le directeur général va immédiatement et de toute urgence, se remettre en contact avec les autorités nigérianes, avant de formuler une réponse… il est important de prendre les bonnes mesures, visant à sauvegarder les intérêts des actionnaires et prenant en compte ceux du régulateur nigérian », a expliqué MTN Group
ans un communiqué additif publié quelques temps après sur le JSE, le leader de la téléphonie mobile en Afrique a annoncé avoir procédé à une revue de son organisation et de son mode de gestion, avec pour objectif un contrôle plus solide du siège sur les opérations dans les filiales. Il a été ainsi créé un poste de Directeur des opérations et des postes de vice-présidents qui dirigeront les hubs (Afrique centrale et de l’Ouest, Afrique de l’Est et Moyen Orient et Maghreb. Dans le même temps, le Directeur général de MTN Nigéria ainsi que son responsable des affaires publiques et de la régulation ont démissionné.
Les investisseurs ont salué positivement cette évolution des choses. Le titre MTN sur le Johannesburg Stock Exchange s’affichait en hausse de 1,19% à 9 heures locales ce jour. Mais il reste sur un repli de 22% depuis l’annonce de la sanction le 29 octobre. Pour sa part, MTN a recommandé aux investisseurs de rester prudents dans les transactions opérées sur ses actions, jusqu’à la publication de nouvelles données.
L’affaire va désormais au-delà d’une simple question de régulation et touche au cœur même de la diplomatie des affaires entre le Nigéria et l’Afrique du sud. Il n’est pas exclu que la décision du NCC soit un geste des autorités nigérianes en prélude à des discussions qui se tiendront entre les leaders des deux pays. Selon leFinancial Mail, un média local sud-africain, la question sera au centre des échanges entre le président sud-africain Jacob Zuma et son homologue nigérian Muhamadu Buhari, attendus en Afrique du sud à l’occasion du forum regroupant la Chine et ses partenaires africains.
avec agenceecofin