L’Afrique du sud prépare l’émission, sur les trois prochaines années, de trois eurobonds d’une valeur de 2 milliards $ chacun, apprend-on de sources proches du processus. Les responsables du pays devraient rencontrer ce vendredi 14 juillet 2017, 9 banques qui ont fait des propositions pour assurer le rôle d’arrangeurs pour ces opérations.
Le premier de ces emprunts souverains est annoncé dès la fin de la période estivale 2017. Une opération aux allures de test pour le pays qui, depuis le limogeage brutal de son ministre des finances Pravin Gordhan alors qu’il se rendait à un roadshow pour rencontrer des investisseurs, essuie une série de vents contraires.
Son économie est actuellement en récession, après avoir concédé en mars 2017 un deuxième trimestre consécutif de croissance négative. Dans le même temps, le taux de chômage a atteint son plus haut des 14 dernières années à 27,7%. La balance du commerce extérieur est restée positive, mais elle est en repli et cache une dynamique négative de l’économie qui se traduit par la double baisse des importations et des exportations.
Dans ce contexte difficile, les principales agences de notation ont abaissé la note souveraine de l’Afrique du sud, mais aussi celle des banques opérant dans le pays, dont certaines ont postulé pour être arrangeurs des prochains emprunts internationaux.
Malgré ces indices de difficultés les autorités demeurent confiantes et certains éléments leurs donnent raison. Le départ de M. Gordhan n’a pas été une grosse surprise, ses désaccords avec le président Jacob Zuma étaient connus et les investisseurs s’y attendaient à un moment ou à un autre. Selon des données de South African Reserve Bank, les investisseurs étrangers continuent d’investir sur les emprunts obligataires émis en monnaie locale (le rand).
L’autre fait marquant est l’appétit retrouvé par les investisseurs internationaux pour des obligations émises par des pays africains, dont certains n’ont pas le niveau de structuration et de productivité de l’économie sud-africaine. L’Afrique du sud dont le rendement (taux actuel accepté sur le marché secondaire des titres obligataires) des précédentes obligations évolue à la baisse, ne devrait pas faire exception à cette règle.
Avec agenceecofin