3,8 % en 2015, 4,3 % en 2016 contre 5 % en 2014. Selon le FMI, ce tassement de la croissance africaine est à mettre au débit de la chute des cours des matières premières.
La plupart des pays exportateurs de pétrole voient leur croissance ralentir par rapport à 2014. Le Nigeria, première économie du continent, devrait afficher une hausse de son PIB de 4 % cette année, loin des 6,3 % enregistrés l’an dernier. La croissance de l’Angola, autre principal producteur d’or noir du continent, ne devrait pas dépasser 3,5 %, en dessous des 4,8 % de 2014. Outre la chute des cours du pétrole, les “répercussions de la baisse des cours des matières premières” sont une autre raison de ce ralentissement. La croissance de la Zambie, par exemple, extrêmement dépendante des exportations de cuivre, devrait ainsi marquer le pas à 4,3 % (contre 5,6 % l’an dernier). Les prévisions pour l’Afrique du Sud, économie la plus industrialisée du continent, régulièrement handicapée par des coupures d’électricité, sont également décevantes avec une hausse du PIB de 1,4 % prévue, en recul par rapport aux 2 % de 2014. Enfin, le “ralentissement de l’économie chinoise”, le principal pays partenaire de nombreux pays du continent, est une autre cause de la baisse générale des performances de l’économie d’Afrique subsaharienne, selon le FMI.
Un ralentissement, mais pas pour tout le monde
De fait, selon le FMI, “les indicateurs macroéconomiques suggèrent que l’activité économique en Afrique subsaharienne est en deçà des attentes, affectée notamment par la chute du cours du pétrole et la baisse des prix des autres matières premières”, a indiqué mardi le FMI dans son rapport biannuel sur les perspectives mondiales. Les prévisions de croissance ont été largement revues à la baisse par rapport à celles établies au mois de juillet par l’institution internationale qui tablait sur une croissance de 4,4 % sur le continent pour 2015 et de 5,1 % pour 2016. “Certains pays comme la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Mozambique ou la Tanzanie devraient enregistrer une croissance supérieure à 7 % cette année et en 2016”, prédit cependant l’institution internationale. Le FMI prévoit une nouvelle hausse de la croissance pour 2016, à 4,3 %, tablant sur une remontée des prix du pétrole, une reprise modérée de la demande globale et une amélioration de la situation dans les pays touchés par le virus Ebola (Liberia, Sierra Leone, Guinée) depuis l’an dernier.
Avec LePoint