L’Afrique subsaharienne est considérée comme l’un des marchés émergents les plus prometteurs dans le monde, avec une augmentation de près de 5 % des arrivées de touristes internationaux en 2017. D’après le cabinet Horwath HTL, le continent devrait voir son offre hôtelière augmenter d’un tiers, soit près de 24 000 chambres supplémentaires à moyen terme.
Le développement hôtelier du continent, ralenti dans les années 1990 à cause du manque d’investissements de la part des propriétaires et du désintérêt progressif des opérateurs au profit d’autres marchés émergents (Asie et Moyen Orient), a repris et s’est même intensifiédurant la dernière décennie.
Si quelques pays ont enregistré des baisses d’arrivées du nombre de touristes, essentiellement dues à des événements ponctuels (attentats, épidémies, instabilité politique), certains se démarquent en affichant d’importants taux de croissance, comme le Mozambique (+ 5,6 %) ou le Zimbabwe (+ 5,4 %).
Un développement à plusieurs vitesses
Les rythmes du développement hôtelier sont cependant dépendants de la capacité à faire face aux principaux freins observés en Afrique subsaharienne : l’accès au foncier, la recherche de financement, le coût des devises, ou encore une méconnaissance du secteur hôtelier de la part des banques commerciales locales, sans oublier les freins liés aux processus de construction, parmi lesquels la lenteur des travaux et la qualité des finitions.
De manière générale, ces facteurs sont davantage maîtrisés sur les marchés stables et matures, comme en Afrique australe, tandis qu’ils représentent encore des freins très importants sur certains marchés, comme en Afrique de l’Ouest.
Le nombre de chambres aux standards internationaux s’élève à plus de 72 000 en Afrique subsaharienne (données Horwath HTL), dont plus de la moitié sont opérées sous enseigne. Toutefois, seule l’Afrique australe a un taux de pénétration des enseignes au-dessus de la
moyenne. Le reste de l’offre est représenté par une offre locale indépendante, peu structurée avec un niveau de services aléatoire, qui tire parti du déséquilibre actuel entre l’offre et la demande. Il existe donc un réel potentiel de croissance pour les enseignes.
Une offre future dominée par le haut de gamme
D’après les données de Horwath HTL, l’offre hôtelière respectant les standards internationaux devrait croître d’un tiers de son volume actuel (soit près de 24 000 chambres supplémentaires) à moyen terme, à l’échelle du continent.
Aujourd’hui, l’Afrique de l’Ouest représente la principale zone de développement hôtelier. Ceci s’explique, d’une part, par la faiblesse de l’offre actuelle et, d’autre part, par le nombre croissant de marchés émergents présentant des conditions favorables au développement hôtelier. De manière générale, les marchés les plus importants sont ceux qui concentrent le plus grand parc en développement (Lagos, Abuja, Luanda, Nairobi), puisqu’ils représentent un fort enjeu de compétitivité pour les enseignes encore non implantées.
Cette offre future est dominée par le haut de gamme. En effet, face aux risques que représentent ces marchés, les groupes hôteliers internationaux avec plusieurs marques ont tendance à favoriser leurs enseignes 4 et 5 étoiles, afin de bénéficier de rendements supérieurs. Pourtant seule une poignée de destinations sont réellement adaptées à un développement hôtelier très haut de gamme (5 étoiles).
Pour autant, l’offre internationale 3 étoiles, qui a longtemps été concurrencée par l’offre indépendante en place, bénéficie d’un intérêt croissant et de plusieurs initiatives régionales (Onomo, Mangalis,CityBlue, etc.). Enfin très peu d’opérateurs ont déjà parié sur une croissance forte du tourisme dans la région. Seul Club Med fait figure de précurseur avec l’ouverture prévue d’une seconde unité au Sénégal. Pour les hôteliers, il existe aujourd’hui un réel enjeu de positionnement clair, adapté à la demande et en accord avec les standards internationaux attendus sur les différents segments.