En Egypte, doit être signé, mercredi10 juin, un traité de libre-échange qui devrait ouvrir la voie à la création, dans le futur, d’un marché unique sur le continent africain. La « Tripartite » regroupera, dans un premier temps, trois blocs régionaux de l’Est africain.
Le sommet de Charm el-Cheikh qui s’ouvre dimanche en Egypte marque l’aboutissement de cinq ans de négociations. C’est là qu’aura lieu mercredi la signature donnant naissance à la « Tripartite », un accord de libre-échange qui unit 26 pays africains sur 54 en incluant le marché commun des Etats d’Afrique australe et de l’Est, la Communauté de développement d’Afrique australe et la Communauté d’Afrique de l’Est. Soit plus de 625 millions d’habitants pour un PIB total de plus de 1000 milliards de dollars.
Ce nouvel ensemble économique comprend déjà les deux pays les plus développés du continent, l’Afrique du Sud et l’Egypte, mais pas le plus riche, à savoir le Nigeria. Des pays très dynamiques comme l’Ethiopie et le Kenya en font également partie.
L’objectif principal des pays signataires de cet accord de libre-échange est de faciliter le commerce entre ses membres mais aussi de devenir un interlocuteur de poids face à d’autres entités économiques comme l’Union européenne par exemple.
Lutter contre « l’épaisseur des frontières »
La « Tripartite » entend lutter contre ce que les économistes appellent « l’épaisseur des frontières » sur le continent. Epaisses, car plus difficiles à franchir pour les marchandises qu’ailleurs dans le monde. Ainsi seulement 12% des échanges commerciaux en Afrique se font entre pays africains alors que les asiatiques commercent entre eux pour plus de la moitié de leurs échanges et qu’en Europe cela atteint 70%.
La raison de cette différence ? Le nombre de documents à fournir pour importer ou exporter ainsi que les délais et le coût de franchissement des frontières entre pays africains. Huit documents de douane sont nécessaires en moyenne en Afrique contre cinq en Europe ; un mois pour dédouaner des marchandises en Afrique, à l’exception notable du Maghreb, contre une dizaine de jours sur le Vieux continent.
Les exportations intra-africaines qui représentent 60 milliards de dollars et bien qu’en progression pourraient atteindre un montant beaucoup plus élevé. Les pays enclavés qui subissent les coûts d’exportation les plus lourds en bénéficieraient au premier chef.
L’accord entre pays situés à l’Est de l’Afrique est aussi un premier pas vers la création d’une communauté économique couvrant l’ensemble du continent.
MAXELL / RFI