Après la ratification de 22 pays, le traité commercial qui veut faire de l’Afrique un marché unique (AfCFTA) va entrer en application. Il devrait s’étendre à 52 pays.
Et pendant ce temps-là… le Amazon made in Nigeria Jumia débarque à Wall Street, et Google ouvre son premier centre de recherche sur l’IA au Ghana.
Pourquoi c’est important : cet accord est un terreau fertile pour les acteurs locaux mais attise bien des convoitises. Et surtout, il faudra encore surmonter des barrières pour s’imposer comme grande puissance économique et numérique.
L’Afrique s’organise et veut exploiter son potentiel
D’ici 2050, l’Afrique va gagner 1,3 milliard d’habitants et le Nigeria sera le troisième pays le plus peuplé du monde. Mais surtout, 42 % de la population fera partie de la classe moyenne urbaine.
Le AfCFTA pourrait servir d’accélérateur : c’est le plus gros traité de libre-échange depuis la création de l’OMC, et il vise à stimuler le commerce intérieur qui représente moins de 20 % des échanges (69 % en Europe).
Alors, à qui va profiter ce nouvel espace ?
D’abord aux acteurs locaux. L’année dernière, les startups africaines ont levé quasiment $1 milliard (4 fois plus qu’en 2017). Avec plus de 4 millions de clients, Jumia est le symbole de la scène Tech en plein essor.
Bien entendu, les acteurs internationaux lorgnent sur ce marché qui est synonyme de relais de croissance. Alibaba a même lancé sa Alibaba Business School pour former des entrepreneurs locaux.
Et la bataille se joue aussi dans le contrôle des infrastructures : Facebook construit son nouveau câble sous-marin Simba pour connecter la population et avoir la main sur les données, et Huawei, qui contrôle déjà la 3G dans plus de 36pays, est en bonne position pour délivrer la 5G.
Il reste quand même de sacrés défis
Défi n°1 : trouver un accord commercial à 54 pays qui sont à des stades de développement différents est un vrai casse-tête. D’ailleurs, le Nigéria, première puissance économique africaine, n’a toujours pas ratifié le traité.
Défi n°2 : la sécurité. Des groupes comme Boko Haram au Nigeria ont toujours la main mise sur certaines régions. Et ça pénalise les affaires, Jumia déclare avoir perdu $500 000 de marchandises l’année dernière.
Bref, pour lutter contre les grosses puissances numériques, l’Afrique a compris qu’il fallait faire qu’un. Et le potentiel de croissance est immense.
avec : fr.weforum.