L’Afrique de l’est pourrait ne plus produire de café d’ici la fin du siècle. C’est la principale conclusion d’un rapport produit par les scientifiques de l’Institut du climat.
Selon la publication dénommée « A brewing Storm », la production de cette région pourrait être dévastée par une épidémie de scolyte du fruit du caféier. Cette pathologie, qui sévit habituellement au Congo, s’étend désormais à cette région. La maladie, dont les dégâts sont évalués à 500 millions de $ depuis 2001, qui se limitait naguère aux plantations situées à moins de 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer, touche maintenant des exploitations plus en hauteur.
Les niveaux où on la retrouve désormais sont plus hauts de 300 mètres que ceux où elle était confinée cent ans plus tôt. Selon le rapport, une augmentation de la température mondiale à d’un ou deux degrés Celsius « occasionnerait une explosion du nombre de scolytes du fruit du caféier qui iraient au-delà de la ligne de l’équateur et gagnerait en altitude ».
Si dans le court terme, la hausse des températures devrait favoriser la culture de la fève en hauteur, la plupart des pays producteurs devraient perdre la moitié de leurs superficies consacrées à la culture d’ici 2050. Avant la fin du siècle, poursuit le document, les conditions climatiques ne permettront plus le développement de la variété arabica dans l’est-africain qui est pourtant la région dont il est originaire. En ce qui concerne l’autre variété, la robusta, sa culture dans le bassin du Congo sera également impossible d’ici 2050. « Ni la robusta, ni l’arabica ne semblent capables d’adaptation, même dans un scenario moyen de changements climatiques », estiment les scientifiques.
Le café est une culture majeure du commerce mondial des matières premières agricoles. Seconde culture des pays en voie de développement en termes de valeur générée, le commerce mondial de la denrée a rapporté quelques 19 milliards de $ en 2015. Sa chaîne de valeur nourrit plus de 120 millions de personnes à travers 70 pays. Des chiffres qui suscitent l’inquiétude des scientifiques qui doutent de la capacité de résilience des petits agriculteurs qui produisent cette denrée.
Avec Agence Ecofin