Dans leur première édition du rapport portant sur la dynamique du développement en Afrique 2018 publié récemment, l’Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE viennent de passer en revue, les politiques de développement du continent.
Ce document de référence propose également une grille de lecture originale du développement du continent, en évaluant ses performances économiques, sociales et institutionnelles au regard des objectifs définis par l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Dans le cas de l’Afrique centrale, le document précise que la région a bénéficié d’une dynamique de croissance robuste depuis 2000, soit près de 5,6 % en moyenne, mais qu’elle n’a pas su transformer cette prospérité en un développement résilient et durable.
Par ailleurs poursuit le document, «Les économies sont toujours fortement dépendantes de leurs ressources naturelles. Les biens non transformés (essentiellement les hydrocarbures, le cuivre et le bois) représentent 84 % des exportations régionales, soit plus que partout ailleurs en Afrique. La croissance est tributaire des cours des matières premières, dont la volatilité peut dissuader les investissements à long terme, ce qui complique le rattrapage en termes d’accès aux infrastructures et à l’électricité.»
Toujours, selon ledit rapport, «Depuis 2015, la création d’emplois formels est dissociée de l’activité économique. L’inégalité de la répartition des ressources naturelles a engendré des inégalités géographiques et de profonds écarts de richesse entre pays et entre secteurs économiques. Une réalité qui s’ajoute à la stagnation des inégalités de revenu.»
En termes de recommandations, le document préconise aux gouvernements d’envisager plusieurs leviers d’action pour renforcer la résilience sociale et économique, créer des emplois et soutenir une croissance inclusive et durable. Dans ce cadre, il s’agira par exemple d’approfondir la coopération régionale au niveau des politiques budgétaires, monétaires et commerciales pour promouvoir des chaînes de valeur régionales et renforcer la compétitivité du secteur privé. Tout comme s’avère cruciale, la facilitation des investissements nationaux et régionaux dans les infrastructures de transport, d’électricité et de télécommunications pour tenir les engagements en faveur de l’intégration régionale.
En outre, les pays doivent encourager la transformation locale des matières premières en veillant à ce que les entreprises sur place aient accès à l’électricité, aux services essentiels, à une main-d’œuvre qualifiée ainsi qu’à des équipements. Dans ce cadre, des politiques ciblées devraient également être requises pour encourager les femmes et les jeunes à s’intégrer à la population active et réduire leur vulnérabilité.
Le rapport insiste aussi sur l’amélioration du recouvrement des impôts, les politiques de redistribution et les systèmes de protection sociale pour que l’ensemble de la population profite des rentes tirées du secteur extractif. Pour cela, il faut optimiser les systèmes statistiques de manière à ce que les données soient accessibles, fiables et effectivement utilisées en appui aux politiques, préconise le ledit rapport.
Avec agenceecofin