Nicolas Sarkozy était attendu à Moscou, mercredi 28 octobre dans l’après-midi, pour une visite qui suscitait des doutes au sein de la majorité. Alors que l’ancien président doit rencontrer Vladimir Poutine jeudi, le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, a ironisé au micro de France Info : « Il y a une forme de fascination de la droite française pour le régime autoritaire de M. Poutine, donc ça peutexpliquer le déplacement », disait-il. M. Le Roux y voyait cependant « de l’utilité ». Auprès de l’Agence France-Presse, il a assuré qu’il serait « attentif à savoir ce qui a pu être dit et la façon dont la politique de la France, menée au nom de la France, a pu être défendue ».
Selon Thierry Mariani, député des Français de l’étranger interrogé par France Info, M. Sarkozy part à Moscou avec « un message particulier, qui est à mon avis que l’Europe doit entretenir le dialogue avec la Russie ; que la France, au sein de l’Europe, a un rôle particulier à jouer et qu’à mon avis ce rôle elle ne le joue plus depuis bien longtemps… On est totalement alignés sur la position américaine ». M. Sarkozy sera notamment accompagné des anciens ministres Rachida Dati, aujourd’hui députée européenne, Christian Jacob, président des députés LR, Gérard Longuet, sénateur, et Pierre Lellouche, député et délégué aux affaires internationales du parti.
Moins de fermeté contre Poutine
La rencontre de M. Sarkozy avec M. Poutine intervient alors que le président des Républicains a dénoncé à plusieurs reprises ces derniers mois la politique de fermeté de François Hollande et des Occidentaux à l’égard de Moscou, notamment sur l’Ukraine, en évoquant « la grave erreur qui fut celle de créer les conditions d’une nouvelle guerre froide avec la Russie ». Dans sa famille politique, nombreux sont ceux qui ont plaidé depuis le début de l’année pour qu’on « [tende] la main à Poutine », notamment en levant certaines des sanctions qui frappent son pays.
Après la question ukrainienne c’est aujourd’hui sa position sur la Syrie qui place Moscou sous le feu des projecteurs depuis le lancement de sa campagne de bombardements, critiquée par la France et les Etats-Unis. La Russie est accusée de ne pas viser uniquement, comme elle l’affirme, le groupe Etat islamique, mais aussi et surtout l’opposition à Bachar Al-Assad, allié de M. Poutine. Une ONG installée à Londres a par ailleurs affirmé, la semaine dernière, que des civils ont également été tués par un tir russe ayant touché un hôpital de campagne dans la province d’Idlib (nord-ouest), ce que Moscou a démenti.
avec lemonde