Le lait produit la nuit par les vaches posséderait des propriétés particulières par rapport à celui produit la journée.
Le lait est un liquide riche en tryptophane. De ce fait, sa consommation avant le coucher favoriserait l’endormissement. Une hypothèse met en évidence, quant à elle, que le lait serait psychologiquement associé au souvenir de la mère qui allaite son enfant avant de le faire dormir. Dans une étude publiée dans la revueJournal of Medicinal Food, des chercheurs sud-coréens ont révélé que le pouvoir du lait est variable. En effet, il existerait deux types de liquides différents produits par les vaches : le “lait du jour” et le “lait du soir”. Afin de confirmer cette hypothèse, les scientifiques ont administré à des souris, des concentrations variables de “lait du soir” : 100, 200 ou 300 mg/ kg et ils ont comparé le comportement de ces rongeurs avec des souris ayant reçu du lait produit en journée. Tous les animaux ont ensuite été analysés selon trois critères : le stress, les capacités locomotrices et l’activité cérébrale. Pour tester le stress, les souris ont été placées dans un elevated plus-maze : cet outil est très utilisé pour évaluer l’anxiété chez les animaux, et plus particulièrement chez les rongeurs. Il consiste en deux couloirs se croisant l’un et l’autre en hauteur. L’un des “bras” du dispositif possède des parois alors que l’autre ne possède que le sol. Les souris qui passent le plus de temps dans le couloir sans paroi sont considérées comme moins anxieuses que celles qui restent à l’abri dans le couloir fermé, par peur de tomber. Le test ciblant la locomotion s’est fait dans un open-field, c’est-à-dire dans un espace fermé et transparent permettant l’observation des rongeurs sans provoquer de perturbation. Le dernier critère, l’activité cérébrale, a été mesuré par des électroencéphalogrammes.
Endormissement et décontraction
Les souris ayant consommé le “lait du soir” ont eu des résultats étonnants aux différents tests. Ces rongeurs ont démontré des capacités de locomotion inférieures à celles des souris nourries avec le “lait du jour”. En plus d’un déplacement réduit, elles ont fait preuve d’une perte d’équilibre et d’un manque de coordination dans leurs mouvements. Dans l’elevated plus-maze, ces animaux ont passé plus de temps dans les couloirs sans paroi contrairement aux souris ayant ingurgité le lait journalier qui se sont réfugiées dans les couloirs abrités. Le comportement de ces rongeurs “du soir”, moins craintifs, se traduit par une diminution de l’anxiété due à la consommation du lait produit la nuit. Pour ces souris, la durée avant l’endormissement a été réduite et le temps de sommeil allongé. En outre, le lait que les vaches produisent le soir et la nuit contient dix fois plus demélatonine que celui sécrété en journée et possède 24 % de tryptophane en plus. Tous ces éléments combinés transforment le “lait du soir” en parfait anxiolytique avec des effets comparables au diazépam. Il fournit une aide naturelle et efficace à l’endormissement du veau (et des souris).
avec scienceetavenir