Le réseau social professionnel qui compte 400 millions de membres a complètement revu son application mobile en se calquant sur celle de Facebook. Avec un petit oubli qui agacera ceux qui aiment se comparer: les classements ont disparu.
Et si la prochaine grande bataille des réseaux sociaux opposait Facebook à LinkedIn? Alors que le site de Mark Zuckerberg s’apprête à lancer Facebook at Work une version pour les professionnels, LinkedIn ne chôme pas pour garder son leadership. Le site vient de mettre à jour son application mobile. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette nouvelle version ressemble beaucoup à celle de son concurrent. Jugez plutôt sur cette photo (à gauche le nouveau LinkedIn, à droite Facebook).
Comme Facebook mobile, l’application s’ouvre sur le mur d’actualités (news feed) de vos contacts. L’ergonomie est exactement la même avec une série de 5 boutons au bas avec l’accueil, ses informations personnelles, la messagerie, son réseau et la recherche. Même similitude en haut de l’écran avec à gauche le bouton “partager” (équivalent du statut Facebook) et celui des photos. Avec cette nouvelle organisation, LinkedIn privilégie le partage de contenus et l’interaction entre ses membres comme avec Pulse, l’autre application LinkedIn centrée sur le contenu. Le tout avec un design à la fois plus épuré et plus moderne.
Cette nouvelle version ne fait pourtant pas l’unanimité aux vues des commentaires sur l’AppStore d’Apple. Les utilisateurs lui reprochent notamment la disparition du mode paysage sur iPad (l’application s’ouvrait à l’horizontale permettant une meilleure lisibilité) et de quelques fonctionnalités. A commencer par les classements très prisés des utilisateurs soucieux de se comparer aux autres. Sur LinkedIn en effet, chaque membre peut savoir combien de personnes consultent son profil. Il reçoit même des notifications lorsque leur page a été visitée. Et un graphique leur permet de voir l’évolution de ces consultations.
Une croissance forte mais pas toujours rentable
Sauf que savoir combien de personnes consulte son profil n’a qu’un intérêt limité. Sauf si l’on dispose d’un référentiel. Et ce référentiel c’était justement les classements. L’utilisateur pouvait mesurer son niveau de popularité en se comparant à l’ensemble de ses contacts (“vous êtes le 124ème profil le plus consulté”) ou aux autres salariés de son entreprise. Toujours gratifiant de savoir que votre profil est plus consulté que celui de votre N+1. Ce qui n’est plus possible avec cette nouvelle version. Mais vu les critiques, LinkedIn fera peut-être une mise à jour.
Car avec l’arrivée de Facebook sur ces plate-bandes, LinkedIn va devoir soigner ses utilisateurs. Le site qui ne cesse de progresser compte désormais près de 400 millions de membres dans le monde, soit autantqu’Instagram et près de 100 millions de plus que Twitter. Dans l’Hexagone, le site est au coude à coude avec le français Viadeo. Les deux revendiquent 9 millions de membres.
Comme son rival, LinkedIn a un modèle économique mixte qui mêle gratuit et payant avec des comptes Premium qui donnent accès à des services en plus comme la possibilité d’entrer en contact avec n’importe quel membre. Et LinkedIn veut développer ces derniers (dont il ne communique pas le nombre) bien plus rentables. Car si le site a réalisé 2,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2014 (+45%), il échoue toujours à gagner de l’argent. L’année dernière son résultat net était légèrement négatif (-15 millions de dollars). Le groupe qui devrait frôler les 3 milliards de dollars en 2015 devrait renouer avec les profits.
avec bfmbusiness