C’est un paradoxe, mais la protection de l’environnement a permis aux automobilistes européens voulant s’offrir un véhicule neuf de faire de bonnes affaires ces dernières semaines.
La principale raison provient d’une nouvelle norme européenne appelée WLTP pour “Worldwide Harmonized Light Vehicle Test Procedure” (procédure d’essais de véhicules légers harmonisé au niveau mondial). Faisant suite au dieselgate et aux doutes sur la pertinence des tests de voitures, elle a été lancée au 1er septembre 2017, avant d’être généralisée à tous les modèles de voitures le 1er septembre dernier.
Les constructeurs avaient jusqu’à cette date pour homologuer leurs véhicules via ce WLTP. Au vu du calendrier, plusieurs d’entre eux ont carrément décidé de sortir de leur catalogue certaines motorisations et modèles dont l’homologation n’aurait pas été possible dans les délais et/ou qui arrivaient de toute façon en fin de cycle.
Pour écouler ces stocks de véhicules qu’ils n’auraient plus pu commercialiser au 1er septembre, les marques ont utilisé deux stratégies. D’une part, accorder de grosses remises aux clients en juillet et août. D’autre part, demander à leurs concessionnaires d’immatriculer eux-même les voitures pour se donner le temps de les vendre plus tard.
En août, “certains constructeurs automobiles ont proposé des véhicules pré-WLTP à des prix extrêmement attractifs”, confirme l’ACEA dans un communiqué.
Ces mesures ont fait bondir les immatriculations de voitures neuves cet été. D’après les derniers chiffres de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), publiés ce mercredi 19 septembre 2018, elles ont progressé de 10,5% en juillet sur un an et de 31,2% en août. Plus de 1,1 million de véhicules neufs ont été immatriculés le mois dernier, alors que c’est le mois généralement le plus faible de l’année.
Au palmarès des constructeurs, Renault est en tête avec une hausse de ses immatriculations de 57,8% en août. Vient ensuite son partenaire Nissan en hausse de 44,7%, puis le groupe Volkswagen complète le podium avec 41% d’augmentation. Les immatriculations de PSA, quand à elles, affichent 17,9% de progression au mois d’août.
La nouvelle procédure WLTP vise à donner une analyse des émissions de véhicules bien plus proche de la réalité. Le test a été rallongé passant de 20 à 30 minutes et les mesures de polluants sont désormais effectuées sur route, et non en laboratoire comme c’était le cas avec le NEDC, le nom du précédent test. Cela a pour conséquence d’augmenter le niveau des émissions polluantes et donc de mettre hors-jeu les motorisations dont les niveaux d’émissions de particules fines ne respectent pas les seuils européens.
Avec businessinsider