En quinze ans, la France a vu sa part de marché tomber de 11 % à 5,5 % en Afrique. La Chine a occupé le champ laissé par les Européens selon Coface.
Les inusables pick-up Peugeot qui pendant des décennies ont sillonné les pistes et les routes africaines ont aujourd’hui cédé la place à leurs homologues japonais, sud-coréens, en attendant la vague chinoise ou indienne. Le constat du désamour pour les produits français sur le continent africain n’est pas propre à l’automobile. Il est le même dans le secteur des machines, des appareils électriques ou électroniques ou encore la pharmacie.
La France perd des parts de marché partout en Afrique. A part l’aéronautique, la tendance est observée depuis plusieurs années, note Coface dans une récente étude. « Les parts de marché à l’exportation de la France en Afrique ont été divisées par deux depuis 2000 passant de 11 % à 5,5 % l’an dernier », note le document. Cette dégringolade, même si elle est rapide en Afrique, s’inscrit dans un contexte de baisse globale des exportations dans le reste du monde. Entre 2001 et 2017, la part de la France a été ramenée de 4,7 % à 3 %. Nul ne s’en étonnera, la Chine connaît une situation inverse à celle de la France sur le continent africain : de 3 % en 2001, sa part de marché en Afrique a bondi à 18 % l’an dernier.
Vases communicants
Ce phénomène de vases communicants entre la France et la Chine est particulièrement net dans la partie francophone où, sans exception, tous les flux d’exportation français sont orientés à la baisse et certaines fois dans des proportions importantes. Ainsi les machines : « Dans plusieurs pays d’Afrique francophone, la chute des parts de marché françaises est impressionnante. Entre 15 et 20 points de pourcentage en Algérie, au Maroc, en Côte d’Ivoire et 25 points au Sénégal », note Coface. Là encore, la place laissée par la France est comblée par la Chine . En revanche, ce recul est moins net dans les pays non francophones du nord et de l’ouest comme l’Egypte, le Nigeria ou le Ghana.
La place à part de l’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud occupe une place à part. Alors qu’Edouard Philippe, le Premier ministre, devait en fin de semaine se rendre dans la nation arc-en-ciel pour notamment renforcer la coopération économique entre Pretoria et Paris, la part de marché tricolore y fond moins rapidement que dans les autres pays : après avoir évolué entre 4 % et 5 % jusqu’en 2005, elle est désormais inférieure à 3 %, là encore du fait essentiellement du recul de l’automobile où, sur cette zone, les marques françaises sont supplantées par les indiennes.
Avec lesechos