Boeing présentera cette année son nouveau gros-porteur long-courrier, le 777X, et devrait aussi lancer la commercialisation d’un modèle milieu de gamme entièrement nouveau.
Après les résultats record de l’an dernier, 2019 s’annonce comme une nouvelle année faste pour Boeing. Et pas seulement du point de vue des perspectives financières. Cette année devrait en effet aussi être le théâtre de deux événements majeurs dans la vie d’un avionneur, qui se produisent rarement la même année. A savoir le premier vol du nouveau fleuron de la gamme, le 777X, et le lancement commercial d’un nouveau modèle milieu de gamme , qui pourrait être baptisé « B797 ».
Le premier 777X , en cours de finition à l’usine d’Everett, près de Seattle, devrait effectuer sa première sortie publique en février, suivie d’un premier vol d’essai deux ou trois mois plus tard. Avec ses ailes de 71 mètres d’envergure et ses deux moteurs GE aussi larges qu’un fuselage de B737, il sera le nouveau géant de la famille Boeing, capable de transporter jusqu’à 425 passagers sur plus de 14.000 km. De quoi faire de l’ombre aux Airbus A380 et A350-1000 et prolonger le succès du 777-300ER, l’une des principales vaches à lait de Boeing.
L’incertitude du nouvel appareil
En revanche, le « timing » du nouveau modèle « milieu de gamme »reste plus incertain. Lors de la présentation des résultats 2018, ce mercredi, Dennis Muilenburg a confirmé que la décision serait prise cette année. Mais le PDG de Boeing a souligné que si la demande existe, le « business case » du 797 n’est pas encore finalisé. Par ailleurs, la décision attendue se limitera à un lancement commercial. La décision finale de lancer le nouveau programme n’interviendra qu’en 2020, si les prises de commandes s’avèrent suffisantes.
Le créneau du futur 797, entre les 737 et les 787, est en effet relativement étroit. Si Boeing chiffre le marché potentiel à 4.000 ou 5.000 appareils sur vingt ans, certains experts l’estiment plutôt entre 2.000 et 2.500 appareils, pour un prix de vente avoisinant celui des A321, soit quelque 70 millions de dollars. Et ses concurrents, les Airbus A321 et A330 Neo, sont déjà disponibles, tandis que le futur Boeing n’arrivera pas, au mieux, avant 2023. Pas facile dans ces conditions, pour Boeing et ses partenaires industriels, de rentabiliser un nouveau programme dont le coût pourrait atteindre 15 milliards de dollars.
Safran et GE sur les rangs
Safran et GE sont toutefois suffisamment convaincus de l’intérêt du projet pour avoir répondu, via leur coentreprise CFM, à l’appel d’offres pour les moteurs du futur Boeing, face à Rolls-Royce et Pratt & Whitney. Un seul motoriste devrait être retenu. Si CFM l’emporte, la moitié du moteur serait fabriquée dans des usines françaises, comme pour les moteurs des B737.
Avec lesechos