On a longtemps pensé que la domestication du chien avait débuté dans différentes régions du globe en même temps. Il n’en est rien : elle trouve son origine en Asie Centrale.
ORIGINE. Il a longtemps paru évident que le chien a commencé à être domestiqué au même moment (il y a 15.000 ans) dans trois régions du monde différentes : l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Mais il n’en est rien. Des chercheurs de différents pays ont publié une étude dans la revueProceedings of the National Academy of Sciences démontrant que l’origine de la domestication de Canis lupus familiaris est asiatique et plus précisément originaire de l’Asie Centrale. Les chercheurs ont analysé plus de 185.000 marqueurs génétiques (sur les gènes autosomiques, mitochondriaux et sur le gène sexuel Y) de 5392 chiens dont 549 « chiens de village ». Ces derniers sont des chiens qui ont peu de contact avec les humains et qui n’ont pas subi la sélection artificielle. Les résultats démontrent qu’un gradient décroissant de diversité génétique s’est établi entre l’Asie centrale et les autres régions du monde. En effet, les chiens d’Asie (Asie de l’Est, Inde et Asie du Sud) possèdent une grande diversité dans leur génome grâce à leur proximité avec le berceau de la domestication : l’Asie Centrale. L’étude estime que cette origine serait au niveau de la Mongolie et du Népal actuels. L’analyse génomique a également permis de dire que les chiens Africains sont issus de croisements entre les chiens Européens et les espèces indigènes alors que les chiens du Néotropique (Amérique centrale, Antilles, Amérique du Sud et îles Galápagos) et du sud du Pacifique proviennent essentiellement de la population européenne. Globalement, les autres régions du monde ont été peuplées par des chiens provenant de croisements entre les chiens indigènes et européens. Actuellement, les chiens peuvent se départager en deux groupes distincts : les chiens de pure race (environ 400 races) et un autre groupe génétiquement plus diversifié et dont les spécimens sont présents un peu partout dans le monde, ces fameux « chiens de village ». La sélection artificielle et les goulots d’étranglement (le nombre d’allèles différents disponibles pour un même gène est réduit à cause de l’isolement de la population) ont appauvri la diversité génétique des chiens de pure race.
avec scienceetavenir