La dette mondiale a atteint des niveaux élevés et inquiétants. La détérioration de la qualité du crédit des entreprises et l’impact que le fort endettement a déjà eu sur les marchés émergents sont des facteurs clés du ralentissement de l’économie mondiale. La dette risquée des entreprises, en particulier sous forme de crédits à effet de levier, est en hausse depuis un certain nombre d’années. Les analystes insinuent que la récente accumulation pourrait constituer un risque important pour la croissance du PIB mondial.
Depuis 2015, la dette du secteur privé à travers le monde a augmenté d’environ 15% du PIB mondial, soit un peu plus de ce qu’il était avant la crise financière, selon Oxford Economics. Les marchés émergents ont été le principal moteur de cette tendance, les niveaux d’endettement des grandes économies en croissance comme la Chine ayant augmenté considérablement au cours de la dernière décennie.
La croissance de la dette mondiale est une préoccupation majeure pour l’économie dans son ensemble, car des données récentes indiquent que l’essor du crédit se solderait souvent par des secousses d’une ampleur catastrophique. Une étude récente a révélé que sur 175 de ces hausses de crédit, 70% se sont soldées par un effondrement vertigineux, signe inquiétant de l’accumulation actuelle de la dette. Jusqu’à 60% du PIB se trouve dans des économies où la dette des entreprises est “risquée” et jusqu’à 30% du PIB dans des économies où la dette des ménages est “risquée”, selon le rapport d’Oxford Economics.
L’essor de la dette des marchés émergents s’accompagne d’une augmentation de la dette de plus en plus risquée en Europe et aux États-Unis. La qualité des prêts à effet de levier est maintenant à son plus bas niveau historique, après avoir atteint un pic des nouveaux contrats au cours des dernières années.
Les recherches d’Oxford Economics révèlent également que les pays les plus menacés sont Hong Kong, la Chine, la France, le Canada et le Chili. Le problème de la dette de la Chine se trouve déjà à un stade critique et le fait de ne pas s’y attaquer pourrait avoir des conséquences majeures pour l’économie mondiale.
Le risque de ne pas ajuster les niveaux d’endettement pourrait avoir de graves répercussions sur une croissance mondiale déjà ralentie.