En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara vient d’annoncer son intention de faire passer la part de son pays dans la production mondiale de cacao à 50%. «J’espère que nous pourrons dépasser les 50% de la production mondiale en 2020 tout en continuant à améliorer la qualité de notre cacao.» a indiqué le président après sa reélection.
Selon le dirigeant, le pays qui assure déjà 45% de l’approvisionnement en or brun de la planète pourra ainsi financer sa croissance plutôt que de recourir à l’endettement. «Nous continuerons à améliorer notre production, il n’y a pas de limites à ce que nous pouvons faire» a-t-il poursuivi. Il faut noter que ces déclarations interviennent alors que la production pour la campagne 2014-2015 devrait tourner autour de 1,8 million de tonnes (ce qui constituerait encore un autre record) et que le prix au producteur pour la prochaine campagne a franchi le seuil psychologique des 1000 francs Cfa le kilogramme.
Si Alassane Ouattara peut se permettre de rêver grand pour le cacao ivoirien, c’est aussi parce qu’il bénéficie d’un contexte international particulièrement favorable qui est porté par la hausse de la demande mondiale et le recul de la production de son dauphin ghanéen.
Les contre-performances d’Accra continuant de faire planer sur la filière, le risque d’une pénurie, les prix de la matière première sont actuellement au plus haut. En dépit de ce contexte favorable, Abidjan gagnerait peut-être à prendre au sérieux les avertissements de Jean-Marc Anga, président de l’organisation internationale du cacao (ICCO) qui, jouant les Cassandres, insistait sur le risque d’une surchauffe au vu de la progression spectaculaire qu’enregistrait la production cacaoyère ivoirienne.
avec agenceecofin